C'est l'heure du grand oral pour Bernard Cazeneuve. Le nouveau Premier ministre a obtenu la confiance de l'Assemblée nationale. Le troisième chef du gouvernement du quinquennat a recueilli 305 voix contre 239, avec 10 abstentions, selon les résultats proclamés au "perchoir" par le président Claude Bartolone (PS). Le nouveau premier ministre a tracé sa feuille de route à l'Assemblée. Le successeur de Manuel Valls a débuté son discours en rendant hommage aux victimes d'Alep, en Syrie. Il dénonce d'"innombrables atrocités" qui constituent des "crimes contre l'humanité". "Au nom du gouvernement, je dénonce l'horreur des massacres à Alep. Ceux qui les ont perpétrés auront à en rendre compte (...) Jamais nous n'accepterons, au nom d'un prétendu réalisme, de nous allier avec les responsables du martyre d'Alep", a-t-il expliqué.
Bernard Cazeneuve a déclaré vouloir "agir dans le respect des opinions de chacun pour protéger les Français, pour une société plus juste, pour préparer l'avenir (...) Protéger les Français, c'est poursuivre la modernisation de notre protection sociale pour en garantir la pérennité". Ensuite, le Premier ministre a abordé le sujet de tiers payant et assuré qu'il "s'imposera rapidement comme un immense progrès pour tous". Sur la question de la lutte contre le terrorisme, le Premier ministre a estimé que "protéger les Français, c'est aussi continuer de réarmer l'État pour lutter contre le terrorisme et contre la délinquance (...) La force de notre République est de se défendre avec les armes de l'État de droit. Nous proposons la prolongation de l'État d'urgence".
Bernard Cazeneuve a attaqué François Fillon sur son programme santé : "On peut réformer sans abîmer, on peut moderniser sans détruire (...) Proposer de supprimer des centaines de milliers de postes de fonctionnaires en quelques mois, c'est remettre tout simplement en cause la capacité de l'État à assumer ses missions les plus élémentaires (...) Quand certains, dans cet hémicycle, se situent dans une perspective de déremboursement des dépenses de santé, mon gouvernement, lui, agira inlassablement pour renforcer le droit de nos concitoyens à se faire soigner".
Lutter contre le chômage restera évidemment la priorité du gouvernement
Bernard Cazeneuve
"Lutter contre le chômage restera évidemment la priorité du gouvernement", a-t-il déclaré. Rappelant que "le nombre de demandeurs d'emplois inscrits chez Pôle emploi a baissé de 101.700 depuis le début de l'année, il a estimé que la politique menée depuis 2012 "commence à porter ses fruits". "Cette évolution doit être amplifiée", a-t-il ajouté, répétant que le plan de 500.000 formations supplémentaires pour les chômeurs "serait prolongé pour au moins un semestre". "L'État, les régions, les partenaires sociaux, j'en suis convaincu, seront au rendez-vous de cette mobilisation", a-t-il expliqué lors de sa déclaration de politique générale.
Il a également rappelé le lancement de l'expérimentation "zéro chômeur de longue durée" dans dix territoires début janvier et la généralisation à la même date de la "garantie jeunes", parcours d'accompagnement vers la formation et l'emploi assorti d'une allocation de 460 euros. Bernard Cazeneuve a cité le compte de prévention de la pénibilité, dont ont bénéficié "un demi-million de salariés" en 2016, et le compte personnel d'activité, qu'il a qualifié de "chantier immense" pour "une nouvelle protection adaptée à notre temps".
Le nouveau Premier ministre s'est aussi exprimé sur sa vision de l'Europe : "L'Europe doit défendre ses intérêts dans la mondialisation (...) Je crois à l'Europe ouverte. Je refuse l'Europe offerte", a-t-il poursuivi, en demandant à ce que "les accords commerciaux" garantissent "la loyauté des échanges, la réciprocité dans l'accès aux marchés publics, la prise en compte des normes sociales et environnementales". Il a notamment fait référence au projet controversé de traité de libre-échange transatlantique (TTIP) entre les États-Unis et l'Europe, au sujet duquel la France a "clairement dit non".
Européen "convaincu" mais aussi "exigeant", Bernard Cazeneuve a appelé l'Europe à apporter "des réponses plus efficaces à la crise migratoire" et à "agir au service de la croissance durable et de l'emploi" grâce à l'augmentation de la capacité et de la durée du "plan Juncker" entérinée la semaine dernière. Le Premier ministre a aussi insisté sur la protection des "droits des travailleurs", en épinglant les "fraudes au détachement" qui sont "délétères" pour le modèle social français.
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