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Barrage de Sivens : "Le gouvernement est fragilisé", estime Élizabeth Martichoux

REPLAY - Un pouvoir de gauche qui tarde à réagir après la mort d'un jeune dans une manifestation, c'est incontestablement une erreur et une nouvelle épreuve politique.

Elizabeth Martichoux
Crédit : RTL.fr
Barrage de Sivens : "Le gouvernement est fragilisé", estime Élizabeth Martichoux
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Barrage de Sivens : "Le gouvernement est fragilisé", estime Élizabeth Martichoux
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Un gouvernement de gauche qui se retrouve sur le banc des accusés après la mort d'un jeune écolo dans une manifestation contre la construction d'un barrage, c'est sans doute ce qui pouvait lui arriver de pire.

Le projet du barrage de Sivens date des années 2000. Il est voté comme un seul homme, par 43 des 45 élus du conseil général du Tarn. L’objectif de la construction : soutenir l'irrigation agricole, mais faire aussi en sorte que la population de Montauban subisse moins de restrictions d'eau les années de sécheresse. Tout cela grâce à un lac d'une trentaine d'hectares et une digue de 10 mètres de haut. L'inconvénient, c'est l'impact sur l'environnement puisqu'une réserve naturelle va se retrouver submergée.

Tout a basculé début septembre

Depuis longtemps, ce projet est contesté pacifiquement par la population locale, mécontente de voir son lieu de vie bouleversé, mais aussi par des associations environnementales hostile à l'agriculture intensive. Il n'y a rien de bien méchant.
Tout change début septembre avec le démarrage des travaux. Une semaine après, la ministre de l'Écologie Ségolène Royal commande une enquête sur la pertinence du barrage. Les Verts applaudissent (ce sont eux qui le lui ont demandé). Les élus locaux (le PS en particulier) est furieux. Selon eux, cela a dopé les contestataires, qui s'imaginent dès lors que le projet peut être remis en cause.

Le projet de barrage était jusque-là contesté pacifiquement par la population locale

Élizabeth Martichoux

Dans le même temps, un groupe d'anarchistes s'installe, attirés par ce chantier public comme des papillons par  la lumière. Pour eux, c'est un terrain de combat. Ils étaient à Notre-Dame-des-Landes, ils sont dans le Tarn, ils seront ailleurs demain. Ce sont toujours les mêmes, avec leur cagoules, leurs casques de moto et leurs de barres de fer.

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Ils viennent casser : c'est aussi primaire que cela. Ils sont jeunes. Ils ne votent pas. Ils se "foutent" de la défense de la zone humide avec ses libellules et son écosystème. Comme ils le disent, ils veulent "taper sur du flic et du gendarme". Totalement hors système, ils n'ont rien à perdre. Le jeune Rémi Fraisse, écolo pacifique au départ, se retrouve entraîné au cœur des affrontements entre casseurs et  gendarmes.

Le pouvoir dans les cordes

Pour les écologistes, il devient le martyre du barrage. Cécile Duflot, trop contente de se payer son meilleur ennemi Manuel Valls, a lancé les hostilités avec une véhémence contestable. Elle a, c'est vrai, mis le doigt là où ça fait mal pour le gouvernement.

Quand on relit le premier communiqué de Bernard Cazeneuve sur le site du ministère de l'Intérieur, on y trouve effectivement peu ou pas de compassion. L'essentiel du texte est consacré à une condamnation "des incidents". Le ministre était-il insuffisamment ou mal informé par ses services sur la nature du décès du jeune homme ? 

Un mort, des vies brisées, un pouvoir politique accablé

Élizabeth Martichoux

S'il avait annoncé le lendemain, solennellement, l'ouverture d'une enquête rapide, exigeant une transparence totale, avec promesses de sanctions le cas échéant, la polémique politique aurait sans doute été moins forte. Le pouvoir ne se serait pas retrouvé dans les cordes. Lundi matin, François Hollande et Manuel Valls ont été contraints de venir à 5 minutes d'intervalle devant les micros transmettre des messages de sympathie à la famille.

Dans l'après-midi, le Premier ministre a repris la main avec poigne à l'Assemblée nationale. Mais l'histoire n'est pas terminée. L'enquête n'est pas close. Le sort de ce barrage pas encore scellé. Un mort, des vies brisées, un pouvoir politique accablé. Non, il ne pouvait rien arriver de pire.

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