François Fillon a fait ses adieux à la politique. L'ancien candidat défait à la présidentielle a prononcé son dernier discours, dimanche 19 novembre, devant les membres de son micro-parti, Force républicaine. Permettez-moi d'abord de vous dire qu'il était déjà parti, en réalité. Les Français ont tourné la page Fillon avant même la présidentielle, depuis plusieurs mois. Lui-même est déjà dans une autre vie, puisqu'il travaille désormais auprès d'un fonds d'investissement pour lequel il a mis à disposition un carnet d'adresses d'ancien premier ministre, ce qui a une valeur colossale. Il est dans autre chose, François Fillon. La fin de sa vie d'homme politique ne date pas d'hier. Elle s'est achevée brutalement au soir du 23 avril 2017.
Ses adieux étaient plutôt dignes. C'était sobre. François Fillon a remis avec émotion les clés de son parti à son fidèle, le Vendéen Bruno Retailleau. Mais il parlait devant des proches, devant ses troupes. Il ne pouvait pas faire moins quand il dit : "Dans la défaite, le chef se retire sans chercher d'excuses et sans donner de leçons". Encore heureux ! Dois-je vous rappeler dans quel état la droite est sortie de cette présidentielle ? Elle a été disqualifiée au premier tour.
Avant Fillon, tout était à construire. Après lui, tout reste à faire
Alba Ventura
Cette droite ne suivait plus Fillon. En vérité, elle suivait son programme. Souvenez-vous d'ailleurs de cette phrase terrible du candidat : "Je ne vous demande pas de m'aimer, je vous demande de me soutenir". Alors quand François Fillon dit à ses amis "pas de regrets, pas de soupirs", je peux vous dire qu'il y a à droite encore une bonne partie des gens qui pensent que ses adieux, il aurait dû les faire au Trocadéro.
La droite aurait tort de penser "Fillon s'en va, nos problèmes sont derrière nous". Parce que la droite est toujours dans l'état où elle était : divisée, segmentée. Sans doute certains auraient aimé que François Fillon prenne sur lui, qu'il batte sa coulpe, qu'il arrête le massacre avant, qu'il passe la main plus tôt. Cela les aurait aidés. Cela les aiderait bien. Il serait donc le seul responsable. Mais il n'est pas le seul responsable.
Si la droite est dans l'état où elle est, si elle n'a plus de chef, plus de ligne, ce n'est pas seulement à cause de François Fillon. Personne n'a oublié que la droite était déjà fracturée sur le programme économique du candidat avant "l'affaire Pénélope", mais aussi sur les questions régaliennes, les questions d'identité, sur la sécurité. Sans compter qu'aucun projet de société n'a émergé depuis bien longtemps dans cette famille de droite. Avant Fillon, tout était à construire. Après lui, tout reste à faire.
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