Les ministres de l'Intérieur Matthias Fekl et des Outre-mer Ericka Bareigts sont arrivés mercredi 29 mars en Guyane, un territoire paralysé depuis près d'une semaine par une grève générale. Venus directement de Paris, les deux représentants du gouvernement sont arrivés en avion gouvernemental, avant d'être héliportés vers Cayenne puis de rejoindre en voiture la préfecture dans la soirée.
"L'état d'esprit est d'abord la compréhension pour les difficultés qu'affronte la Guyane en matière de sécurité, les difficultés économiques, les difficultés sociales", a déclaré Matthias Fekl lors d'une conférence de presse commune débutée une heure plus tard. Le conseiller régional de Nouvelle-Aquitaine s'est dit prêt à "écouter" et à rencontrer tous ceux qui veulent "sereinement construire l'avenir de la Guyane".
Ce déplacement promet d'âpres négociations avec les "500 frères contre la délinquance", un collectif très populaire dont les membres mènent des actions cagoulés. Erika Bareigts espère que ces rencontres, qui se déroulent jeudi, déboucheront sur des solutions à "dix ou quinze ans", alors que deux jours auparavant, le territoire ultramarin connaissait "la plus grosse manifestation" de son histoire. Mercredi les commerces étaient ouverts, les stations-service n'étaient plus prises d'assaut et le service d'éboueurs fonctionnait. Mais au dixième jour de grève, les portes des établissements scolaires étaient toujours closes.
Plus tôt dans la journée, Bernard Cazeneuve avait salué depuis Matignon "l'esprit de responsabilité" des Guyanais, au lendemain de marches "dans le calme et la dignité". Selon Les Échos, les ministres "seraient en mesure de poser sur la table des négociations un pacte de développement de la Guyane de 4 milliards sur un peu moins de 10 ans". Des informations que Matignon a aussitôt démenties, affirmant que les ministres n'étaient partis avec "aucune enveloppe prédéterminée". La signature d'"un pacte d'avenir ambitieux", concrétisant les avancées, "pourrait intervenir dans les meilleurs délais", avait estimé mardi 28 mars Bernard Cazeneuve, appelant "chacun" à "s'associer" aux discussions.
À Cayenne, dans la foule rassemblée mardi sur l'avenue du Général de Gaulle, étaient visibles beaucoup de drapeaux guyanais et des banderoles reprenant le slogan "Nou bon ké sa" ("Ça suffit" en créole). Le succès de ces manifestations a relevé du plébiscite pour l'Union des travailleurs guyanais (UTG), dont les 37 syndicats membres avaient voté à la quasi-unanimité la grève générale illimitée qui a démarré lundi 27 mars.
Le collectif des protestataires "Pou La Gwiyann dékolé" ("Pour que la Guyane décolle"), qui regroupe aussi bien des collectifs contre la délinquance et pour l'amélioration de l'offre de soins, que l'UTG ou les avocats guyanais s'en est trouvé renforcé. Il avait refusé de rencontrer la délégation interministérielle arrivée samedi 25 mars, préférant attendre des discussions au niveau ministériel.
Dans ce vaste territoire ultramarin d'Amérique du Sud (83.000 km2), il y a "un vrai stress sur l'insécurité. Viennent ensuite la santé et l'éducation", a estimé Michel Yahiel, ancien "conseiller social" de François Hollande et membre de la délégation présente en Guyane. Ericka Bareigts et la ministre de la Santé Marisol Touraine ont annoncé mercredi une aide de fonctionnement exceptionnelle de 20 millions d'euros à l'hôpital de Cayenne, en difficulté financière.
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