Le seul vrai risque de la semaine pour l'exécutif, ce serait que la gauche ne vote pas la confiance à Manuel Valls à l'Assemblée mardi 16 septembre. Pour le reste, on a l'impression que le pire est déjà arrivé en cette rentrée. Il faut plutôt voir la semaine comme une passe particulièrement étroite.
Cette semaine, Manuel Valls et François Hollande vont devoir naviguer entre Charybde et Scylla. L'histoire est racontée dans L'Odyssée d'Homère. C'étaient les deux dangers mortels dans le détroit de Messine : d'un côté, le rocher, avec le risque de se fracasser ; de l'autre, le tourbillon qui vous aspire au fond. Cela vous rappelle peut-être quelqu'un ou une situation ?
Puisque nous en sommes à faire référence aux anciens, citons Thucydide qui disait à ce propos que c'était "la passe redoutable étant donné son étroitesse et ses courants". On ne peut pas mieux décrire le contexte dans lequel se trouve François Hollande. Sa marge est on ne peut plus étriquée et les courants contraires, que ce soit les courants du PS, les courants de l'économie ou les courbes de popularité.
Manuel Valls dit que "l'heure est grave" ? C'est assez normal de la part du Premier ministre d'en faire beaucoup sur la politique, l'économie ou la politique étrangère. Il y a toujours dans la vie politique une forme de dramatisation. À la fois, il mobilise et il culpabilise sa majorité.
On voit bien qu'il y a de l'inquiétude, même de la fébrilité. Preuve en est l'affaire des petits retraites. Il y a trois jours, on vous annonçait que les retraites inférieures à 1.200 euros ne seraient pas revalorisées. Imaginez le député socialiste qui est parti dans sa circonscription la veille : il en a entendu parler tout le week-end. Pas étonnant que dimanche, marche arrière toute : il y aura finalement un coup de pouce.
Manuel Valls et François Hollande se cherchent des ballons d'oxygène, tout en sachant qu'ils ne pourront pas aller trop loin, parce qu'ils n'ont pas un découvert illimité sur le carnet de chèques. Bruxelles a le nez sur nos déficits. Là encore, a passe est étroite.
Côté annonces, il ne faut rien attendre de la conférence de presse de François Hollande. Le Président n'est plus à l'offensive, il est en défense. Sur le fond, tout est sur la table. Son discours il est connu. Le "Pacte de responsabilité" il est connu depuis neuf mois. Il va répéter qu'il tient le cap.
Le risque, pour François Hollande, c'est de subir. Subir sur sa vie privée, subir sur son absence de résultats, subir le mécontentement d'une partie de la gauche qui a déjeuné à la Fête de l'Humanité.
Finalement, la seule bonne nouvelle de la semaine, si on écoute ce que nous disent les ministres, c'est le retour de Nicolas Sarkozy. "Enfin, on ne sera plus tout seul à prendre les coups !". C'est quand même une bien maigre consolation.
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