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Alba Ventura
Crédit : Alba Ventura
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La charge est sévère au plus haut niveau de l'État contre Thomas Thévenoud. La ministre de l'Écologie, Ségolène Royal, a estimé mercredi 10 septembre que l'éphémère secrétaire d'État Thomas, évincé du gouvernement pour avoir omis de payer ses impôts pendant plusieurs années, n'avait pas "sa place à l'Assemblée nationale". Le Premier ministre Manuel Valls "ne comprend pas" que l'intéressé reste à son poste de député.
Cela peut durer tant que Thomas Thévenoud veut, ou plutôt tant qu'il le supportera. Désormais, cela se joue entre Thomas et Thévenoud. Dans des affaires comme ça, c'est chacun sa conscience. Souvenez-vous : Jérôme Cahuzac voulait rester député.
Bien sûr, Thomas Thévenoud n'a commis ni crime, ni délit. L'affaire fiscale est close. Maintenant, c'est une question d'exemplarité, une question de déconnexion vis-à-vis des Français dont il est un des représentants à l'Assemblée nationale. Il s'agit d'une affaire politique. Rien ne l'oblige à démissionner, sinon la morale.
Thomas Thévenoud a fait ce qu'il ne fallait pas, avec le sujet qu'il ne fallait pas, au moment où il ne fallait pas. Il a déchaîné tous les orages. Sans parler de la maladresse de cette soit disant "phobie administrative".
Mauvaise image : un député et son épouse (chef de cabinet du président du Sénat) qui sont rémunérés par la République et qui oublient de déclarer leurs impôts, ça la fiche mal.
Mauvais moment : les Français ne supportent plus aucune déviance de la part des hommes politiques. Trop d'affaires, trop d'errance, trop de mensonges...
Mauvais sujet : si tout le monde n'a pas de compte en Suisse, il y a en ce moment un Français sur deux qui s'apprête à payer ses impôts. C'est le sujet sensible des deux années qui viennent de s'écouler. Là-dessus, il faut être irréprochable. On ne badine pas avec le Fisc.
Le message qu'envoie Thomas Thévenoud, c'est qu'il se pense au-dessus de tout. Il se croit tout permis et semble penser qu'il n'a pas de comptes à rendre. La crise de confiance est dans l'affaire Thévenoud.
Cette affaire nous a appris qu'il y a du mieux. On a levé le lièvre. Il y a des années, on ne découvrait pas comme ça. Pire, on ne découvrait pas du tout les manquements de certains politiques. Maintenant, c'est sur la table, parce qu'on a une commission, un système de transparence, qui permet de vérifier que les ministres sont en conformité. C'est un bon point.
Pour aller plus loin, il faut peut-être regarder du côté d'autres pays. Aux États-Unis, lorsque le Président est sur le point de présenter un candidat à un poste ministériel, il est soumis à des auditions devant le Congrès. On appelle ça les "earings" ("ear", comme oreille). Le candidat ministre est passé au crible avant de prendre ses fonctions.
Cela pourrait peut-être empêcher des désastres comme la nomination de Thomas Thévenoud. Cela éviterait en tout cas qu'une catastrophe n'arrive avant, plutôt que neuf jours après. C'est mieux.
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