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Alba Ventura : "L'image de la France, c'est notre trésor national"

CHRONIQUE - Le gouvernement part en guerre contre le "french-bashing" après la publication par le magazine américain "Newsweek" d'un article sur le déclin supposé de la France.

Capture d'écran de l'article de "Newsweek" sur le prétendu déclin de la France
Crédit : Newsweek
L'image de la France, c'est notre trésor national
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L'image de la France, c'est notre trésor national
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Alba Ventura
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"J'invite tous les lecteurs de Newsweek à visiter la France telle qu'elle est. Loin des clichés, elle n'en est pas moins digne de fantasmes" : c'est par ce tweet que la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, a réagi à un article du 3 janvier signé par Janine di Giovanni intitulé "The Fall of France" (La chute de la France, Ndlr) et disponible sur le site internet du magazine américain.

Notre image, c'est ce qui nous reste

Cet article peut être rangé dans la catégorie du fameux "french-bashing" (que l'on traduit en français par "dénigrement de la France"). C'est vrai que c'est un sport international de critiquer notre économie, nos syndicats et notre système social. C'est vrai aussi que l'article de Newsweek n'y va pas avec le dos de la cuillère. Même si on y trouve quelques énormités, comme le litre de lait à 6 euros ou les couches gratuites pour tous.

Ce n'est  pas la première fois que nous sommes critiqués par les Anglo-saxons. Il y a un an, c'était de The Economist qui avait mis le doigt dans la plaie. "La France, bombe à retardement au cœur de l'Europe", titrait à l'époque le magazine britannique, avec une description pas du tout caricaturale des dérives de la fonction publique et de notre bureaucratie. Déjà à l'époque, le Premier ministre avait parlé "d'outrances".

Alors, pourquoi réagir ? Justement, parce que l'on ne va pas si bien. Notre image, finalement, c'est ce qui nous reste. C'est stratégique. C'est notre trésor national. Pour lever de l'argent sur les marchés internationaux, on ne doit pas laisser passer ce que certains considèrent comme une stratégie de dénigrement.

La contradiction américaine

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A l'époque de l'article de The Economist, Laurence Parisot, l'ex-patronne des patrons, estimait qu'il s'agissait en fait d'une opération concertée des milieux financiers anglo-saxons contre la France. Le but, disait-elle, était de . Cela parait énorme, mais voilà ce qui explique pourquoi le gouvernement ne reste pas muet.

On ne doit surtout pas balayer le "french-bashing" d'un revers de main. Cela a toujours existé, bien sûr. C'est même culturel et réciproque. Regardez le patron américain de Titan, repreneur potentiel de Goodyear. Il s'étrangle quand il voit des syndicalistes séquestrer des cadres à Amiens. Il parle de "kidnapping". Il n'est pas le seul.

Les Américains adorent venir étudier en France. Mais quand il s'agit d'investir, c'est une autre histoire. C'est leur contradiction. Mais il faut aussi accepter de voir les nôtres. Car il y a du vrai dans les critiques. Même si c'est douloureux, agaçant, caricatural, il faut accepter ce miroir pour ce qu'il est.

Accepter de se regarder dans la glace sans narcissisme

Il a bon dos, ce "french-bashing", mais il y a du vrai dans ces articles : c'est vrai qu'on a du mal à se reformer. Londres et Washington ne sont pas les seules à le dire : il y a aussi la Commission européenne, François Fillon dans son livre publié en 2006 (La France peut supporter la vérité), ou encore Louis Gallois, le "père" du Pacte de compétitivité l'an dernier.

C'est vrai que notre système social coûte cher. C'est vrai qu'il y a des abus, que la bureaucratie pèse sur les entreprises. "Trop lourd, trop lent, trop cher le système français" : des mots employés mardi par François Hollande lors de ses vœux aux Corps constitués. Lui, on ne peut pas l'accuser de "french-bashing" : c'est le président de la République !

Il faut donc accepter de se regarder dans la glace, mais pas de manière narcissique même si nous avons beaucoup d'atouts. Il faut que notre pays bouge. Pas à l'anglaise, pas à l'américaine. Mais pas non plus en mettant discrètement la poussière sous le tapis. Une manière de faire très française !

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