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Alba Ventura : "François Hollande entend jouer un rôle central dans le dossier grec"

REPLAY / ÉDITO - Le nouveau premier ministre grec Alexis Tsipras a rencontré François Hollande à l'Élysée pour plaider l'assouplissement de la dette de son pays. Pour la journaliste, c'est du théâtre.

Alba Ventura
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Alba Ventura : "François Hollande entend jouer un rôle central dans le dossier grec"
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Alexis Tsipras, en tournée européenne, était reçu à l'Élysée mercredi 4 février. Le Premier ministre grec a déclaré avoir "besoin" de la France pour plaider l'assouplissement de la dette de son pays.

À l'Élysée, on tient beaucoup à rappeler que François Hollande a été le premier à féliciter Alexis Tsipras. Signe que le chef de l'État a cœur de jouer un rôle prépondérant dans le dossier grec. C'était sans doute aussi pour faire oublier qu'il n'avait pas répondu à la lettre que le leader grec lui avait envoyée en 2012.
En tout cas, on le dit sans modestie à l'Élysée : "Le Président veut être le point médian dans les négociations qui débutent entre la Grèce et l'Europe". Le "go between", l'intermédiaire, le casque bleu entre les Grecs et les Allemands.

Hollande joue son rôle

Mercredi, François Hollande a joué son rôle en rappelant que la France serait un soutien à la Grèce, mais que les Grecs, comme les autres Européens, devaient tenir leurs engagements.

Au passage, le Président n'a pas manqué d'humour. Il s'est dit prêt à "apporter l'expertise de la France, notamment sur la réforme fiscale, dont chacun sait que nous sommes des spécialistes".

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François Hollande veut être vu comme quelqu'un de souple mais rigoureux

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Passé le trait d'humour présidentiel, que signifie l'expression "il a joué son rôle" ? En fait, tout le monde joue son rôle. On est dans une pièce de théâtre. C'est de la tragédie grecque.

Alexis Tsipras joue son rôle pour montrer aux Grecs qu'il est exigeant, et que fort de son élection il ne se laissera pas faire. François Hollande campe le rôle du socialiste qui ne peut pas lâcher Angela Merkel. On est gentil avec les Grecs, mais on ne lâche rien.

Au-delà de la Grèce, François Hollande espère bien s'adjuger un rôle de premier plan sur la scène européenne. En tout cas le rôle qui consiste à peser vis-à-vis de l'Allemagne.

Il aimerait bien être celui qui encourage les Allemands à être plus souple, en leur disant : "Allez, faisons un peu de relance". Mais il veut aussi être vu comme quelqu'un de vertueux qui dit aux Grecs : "Bon vous comprenez bien que votre dette on ne peut pas l'annuler. Il faut respecter ses engagements !" Souple mais rigoureux.

Vous allez voir que chacun va camper sur ses positions.

Négocier, qu'on vous dit !

Au final, sur le dossier grec, chacun va céder un bout de terrain. L'essentiel, c'est de trouver un accord et de négocier. Nous sommes dans un théâtre, dans lequel les marchés ont le premier rôle.

La seule qui est véritablement droit dans ses bottes, c'est la Banque centrale européenne, avec bien entendu les Allemands derrière. Elle vient de mettre un sérieux coup de pression sur le système financier grec. C'est un rappel dur aux règles de l'économie.

Pour les autres, on fait de la politique, avec des symboles. Regardez ce qu'a fait le président du Conseil italien, Matteo Renzi, lorsqu'il a reçu Alexis Tsipras. Il lui a offert une cravate.

Le premier cadeau de Renzi à Tsipras : une cravate. Pas si anecdotique !

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Ce cadeau, qui peu paraître anecdotique, c'est pour lui dire : "Vous n'êtes plus le chef de la rébellion. Syriza c'est fini, vous êtes un responsable politique. Vous n'êtes plus dans la revendication, vous êtes dans la négociation. Il ne s'agit pas de renverser la table, monsieur Tsipras, mais de s'asseoir à la table".

Négocier, qu'on vous dit ! Les Européens, comme Renzi ou Hollande, voudraient faire en sorte que la Grèce puisse rembourser tout doucement. Tellement doucement qu'on n'est pas sûr que la Grèce rembourse quoique ce soit. On appelle cela la "dette perpétuelle".

C'est l'idée, très politique, qui consiste à ce que personne ne perde la face dans ce théâtre d'ombres.

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