Mercredi 17 décembre soir, François Hollande recevait une petite dizaine de Français à souper à l'Élysée. Valéry Giscard d'Estaing avait déjà fait la même chose en son temps. VGE, lui, s'invitait à dîner dans une famille.
Là, c'est le président qui reçoit, en petit comité, comme pour retisser le lien presque Français par Français.
Le constat est clair depuis longtemps : le chef de l'État "n'imprime pas". Pire : le lien est rompu avec les Français. Un récent sondage Harris Interactive indique que François Hollande fait partie des trois personnalités qui agacent le plus les Français, avec Nicolas Sarkozy et Jean-François Copé.
Recevoir comme ça un petit groupe de gens, c'est aussi une leçon tirée des échecs médiatiques de François Hollande. Faire un grand show télévisé, ça peut attirer des téléspectateurs mais ça ne paie pas. En tout cas, ça ne favorise pas le contact.
En revanche, faire savoir que le président rencontre des Français sans micro ni caméra, comme il l'a fait samedi dernier à Cahors, dans un contexte apaisé, simple, direct - juste parce qu'il aime ça -, on espère à l'Élysée que ça cultive l'idée qu'il est capable d'être proche des gens. Et que ce n'est pas calculé.
Si on ne doute pas de la capacité de François Hollande à avoir un bon contact avec des Français qu'il visite ou qu'il reçoit, il ne ne faut quand même pas être dupe de la manœuvre. Tout cela fait partie d'une stratégie de reconquête et de proximité.
Ce dîner a été organisé par une petite dizaine de députés. Chaque député est venu avec un invité, un citoyen à la table du président. Ces élus, au PS, on les appelle les "légitimistes", parce qu'il ont voté tous les textes à l'Assemblée.
Tout cela, c'est de la com', discrète et furtive
Alba Ventura
Ils travaillent pour François Hollande. Ils viennent d'un peu partout en France. Vous allez voir que dans la presse de leur région et de leur circonscription, on va retrouver les Français qui étaient à ce dîner. Ils seront mis à l'honneur.
Tout cela, c'est de la com', discrète et furtive. C'est faire de la com' sans donner le sentiment d'en faire. On diffuse lentement l'idée que le président n'est pas totalement enfermé à l'Élysée, qu'il va au contact, qu'il n'est pas déconnecté alors qu'il est décrit comme démonétisé.
Toute l'opération consiste à pacifier les relations de François Hollande avec les Français. On se souvient qu'il a été élu sur la promesse de ne pas agacer ni diviser les Français. Il a été élu sur la promesse de ne pas être Nicolas Sarkozy. Cela a totalement raté.
Comme il sait qu'il agace, le but c'est de passer sous le radar et de ne pas en rajouter.
Les "légitimistes" jouent un rôle important dans la stratégie de reconquête de François Hollande. Ils ne sont pas les seuls, mais ils sont très présents autour de lui. Ce groupe se réunit même à l'Élysée.
Il a particulièrement été actif sur la prise de parole du président sur l'immigration, lundi dernier au Musée de l'histoire de l'immigration. En ce moment, il le presse de faire une annonce sur le prix des autoroutes avant la fin de l'année. Ils estiment que les péages, c'est un sujet sensible. Ils vont s'employer à tout faire pour aider la loi Macron à faire son chemin au Parlement.
C'est un peu une sorte de cellule politique qui réfléchit à la manière dont François Hollande peut renouer le fil, et qui pourra l'emmener jusqu'à 2017.
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