Alain Duhamel : "Il faut que ça soit la société musulmane qui s'exprime avec un peu plus d'intrépidité"

Le Premier ministre Manuel Valls et son ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve ont réuni plus de 120 personnes pour la première séance de "l'instance de dialogue". Des responsables de fédérations, recteurs de mosquées, imams, aumôniers, théologiens et responsables d'associations étaient alors rassemblés pour ce forum d'échanges entre les représentants des musulmans et les pouvoirs publics.

Trois points majeurs ont marqué ce forum d'échanges des musulmans de France, qui doit se réunir une à deux fois par an. Tout d'abord, les problèmes ponctuels sur lesquels il faut avancer beaucoup plus vite, comme la question des imams dont la majorité ne parle pas français.

Ensuite, un malaise s'est installé entre les musulmans et les Français autochtones. Les musulmans de France se sentent en permanence suspectés, surveillés et stigmatisés. Les autres Français, quant à eux, se sentent menacés dans leurs habitudes, leur valeur, leurs comportements et leur sécurité.

Ce deuxième point nécessitant un énorme travail à faire emmène le troisième : "entre les musulmans, les autorités et les Français, il faut qu'il y ait un type de communication tout à fait différent de ce qui existait".

Il y avait des institutions mais elles étaient frileuses. Il faut maintenant que ça soit la société musulmane qui s'exprime et avec un peu plus d'intrépidité.

Alain Duhamel