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Première réunion de l'instance pour renouer le dialogue avec l'Islam
La création de cette instance avait été annoncée quelques semaines après les attentats de janvier.
La création de cette instance avait été annoncée quelques semaines après les attentats jihadistes de janvier
Crédit : THOMAS SAMSON / AFP
Image de la deuxième religion de France, construction de mosquées, formation des imams, pratiques rituelles : l'instance de dialogue entre l'État et les représentants de l'Islam se réunit pour la première fois lundi. Autour du Premier ministre, de Bernard Cazeneuve (Intérieur), Najat Vallaud-Belkacem (Education) et Fleur Pellerin (Culture), 150 musulmans ont été conviés.
La création de cette instance avait été annoncée quelques semaines après les
attentats jihadistes de janvier qui ont ébranlé la première communauté musulmane
d'Europe, estimée à quelque cinq millions de membres, pratiquants ou non. Depuis, les préfets ont tenu des réunions de préparation auxquelles ont
participé cinq mille personnes, des plus laïques jusqu'à quelques
fondamentalistes salafistes.
Reprendre le travail du conseil français du culte musulman
L'échec du Conseil français du culte musulman à représenter une communauté fragmentée est largement reconnue. Mais il ne "s'agit pas de créer une organisation nouvelle des Français de confession musulmane, ni de constituer une enceinte de négociation devant déboucher sur des décisions immédiates", a prévenu le ministre de l'Intérieur dans la lettre adressée aux invités.
L'idée serait de "réunir un forum d'échanges régulier" - une voire deux fois par an - en s'inspirant de l'"instance Matignon", réduite à quelques évêques, née en 2002 pour l'Église catholique. L'"instance Beauvau" des musulmans est beaucoup plus large, afin de coller à la réalité d'un islam de France très largement sunnite, dépourvu de clergé et atomisé.
Formation des imams, certification halal, construction des mosquées
Bernard Cazeneuve devrait conclure cette première réunion par quelques annonces ou confirmations, selon son entourage : obligation d'une formation universitaire civique et civile d'un an pour les nouveaux aumôniers, ou encore contrôle de la maîtrise du français pour les imams détachés par des pays étrangers. Une table ronde traitera de la question de la construction et la gestion des mosquées, qui sont au nombre de 2.500, sans compter 300 projets en cours, souvent très difficiles à mener faute de financements.
Les pratiques rituelles relèveront d'un dernier forum : la certification contestée du halal, le nombre insuffisant d'abattoirs, les critiques relatives à l'organisation du pèlerinage à La Mecque ou le manque de carrés musulmans dans les cimetières municipaux sont parmi les préoccupations premières des fidèles.
