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Affaire Hulot : Marlène Schiappa juge "irresponsable" l'article d'"Ebdo"
La secrétaire d'État à l'égalité entre les femmes et les hommes juge que les accusateurs de Nicolas Hulot "bafouent la parole des femmes", dans les colonnes du "Journal du Dimanche".
Marlène Schiappa le 20 octobre 2017, à Paris
Crédit : TRISTAN REYNAUD/SIPA
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L'article du magazine Ebdo sur des accusations de violences sexuelles visant Nicolas Hulot est "irresponsable", accuse la secrétaire d'État à l'Égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, dans une tribune publiée par le Journal du Dimanche ce 11 février 2018, deux jours après la parution de l'enquête dans les colonnes d'Ebdo.
"Le viol est une affaire trop grave pour être instrumentalisée politiquement", dénonce la ministre. "Je le trouve irresponsable, cet article. Quand j'entends sur un plateau de télévision l'une des auteurs dire solennellement qu'elle appelle les femmes victimes de viol, 'par lui ou un autre', à contacter la presse, je trouve cela abject", écrit Marlène Schiappa.
"Cet appel est irresponsable pour les hommes accusés, peut-être innocents mais condamnés a priori par des articles, et pire : c'est irresponsable pour les réelles victimes de viols", qui doivent ainsi "supporter la médiatisation à l'extrême, le déballage de leur vie intime dans les journaux", dénonce poursuit la secrétaire d'État.
Schiappa réitère la confiance du gouvernement à Hulot
Marlène Schiappa considère que "parler d'une agression sexuelle pour la première fois doit pouvoir se faire dans un cadre sécurisé, pour le bien de la victime, auprès de personnes formées ou empathiques qui n'ont aucun intérêt personnel à l'orienter vers tel ou tel point". "De surcroît, comme je l'ai toujours dit, la justice se rend dans les tribunaux, pas les médias", ajoute-t-elle.
"Je ne sais pas quelle cause sert" le magazine Ebdo, "mais ce n'est ni la crédibilité de la parole des femmes, ni la lutte contre les violences sexistes et sexuelles", estime-t-elle.
La secrétaire d'État assure par ailleurs n'avoir pas été "contrainte au silence" ces derniers jours sur cette affaire, mais rappelle que le Premier ministre a "parlé au nom de tout le gouvernement en étant très clair : le gouvernement fait confiance à Nicolas Hulot".
"Contrairement à ce qui est sous-entendu, je ne m'exprime pas publiquement sur 'tous' les sujets (...) Vous ne m'avez par exemple pas entendue prononcer un seul mot sur les accusations de viols de responsables politiques socialistes. Pour une raison simple : je crois que le viol est une affaire trop grave pour être instrumentalisée politiquement", déclare Mme Schiappa. L'un des auteurs de l'article, Laurent Valdiguié, s'est défendu sur RTL de toute "manipulation politique".
Des rumeurs "ignominieuses", pour Nicolas Hulot
L'article publié par Ebdo relate des accusations de violences sexuelles formulées à l'encontre de Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire dans le gouvernement d'Édouard Philippe. L'auteure de la plainte pour viol, petite-fille de François Mitterrand, a regretté sa médiatisation. À la veille de la parution de l'hebdomadaire, Nicolas Hulot avait choisi de contre-attaquer en dénonçant des rumeurs "ignominieuses". Édouard Philippe avait également assuré son ministre de son "soutien".
