Le parquet a demandé, lundi 5 septembre, le renvoi de Nicolas Sarkozy en correctionnelle dans l'affaire Bygmalion. Ses proches et son avocat, Me Thierry Herzog, ont immédiatement dénoncé une nouvelle "manœuvre politique grossière". C'est la réaction normale des soutiens de l'ancien chef de l'État, qui jouent à fond la carte de la victimisation. Ce n'est pas la première fois qu'ils crient à l'acharnement.
Cette demande de renvoi en correctionnelle tombe mal. Pour l'entourage de Nicolas Sarkozy, ce n'est pas un hasard. On est en pleine campagne pour la primaire. C'est le début du procès Cahuzac. Un proche de Nicolas Sarkozy nous disait même : "Ce n'est pas une ficelle, c'est une corde à nœuds". Aux yeux des sarkozystes, la justice est instrumentalisée, les juges sont malveillants à son égard.
Il faut dire que les rapports ont toujours été compliqués entre l'ancien chef de l'État et les juges - "les petits pois", comme ils les avaient appelé. Du coup, c'est tapis rouge pour ceux qui veulent crier au complot. Reste que le temps judiciaire n'est pas le temps médiatique, ni le temps politique. Même si on peut penser que parfois la justice peut utiliser le temps médiatique. Que doivent faire les juges ? Attendre la fin de la primaire ? Attendre la fin de la présidentielle? Attendre que Nicolas Sarkozy soit président, et donc intouchable ?
Le parquet, pour qui Nicolas Sarkozy n'est non pas l'instigateur mais le principal bénéficiaire dans cette affaire, pense avoir réuni suffisamment d'éléments pour demander son renvoi en correctionnelle. Il y a fort à parier que la bataille judiciaire sera longue, et qu'il n'y aura pas de procès avant l'échéance de 2017. Mais on ne peut pas dire aujourd'hui avec certitude que le parquet a pris cette décision parce qu'il avait un dossier solide ou parce qu'il voulait nuire à l'ancien président.
Cela va-t-il effectivement nuire à Nicolas Sarkozy en plein campagne ? Encore une fois, ça ne fait pas de lui un coupable. Ce n'est qu'une réquisition du parquet. Il n'est pas renvoyé devant le tribunal, et encore mois sous le coup d'une condamnation. Mais cela réveille et entretient le soupçon d'une éventuelle culpabilité. Cela peut ternir son image auprès d'une partie de la droite et du centre. Il peut y avoir un effet répulsion chez ceux qui n'ont pas fait leur choix.
Mais sur le noyau dur sarkozyste, c'est l'inverse qui va se produire. Ceux-là achètent l'acharnement. Cela va jouer comme un ciment. Ses partisans auront plutôt tendance à resserrer les rangs. Comme le dit un proche de Nicolas Sarkozy, "l'avantage d'avoir des détracteurs, c'est que vous avez beaucoup de défenseurs".
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