Un référendum d'autodétermination doit avoir lieu le 1er octobre en
Catalogne. L'organisation de ce scrutin, dénoncé par le gouvernement espagnol,
est compromise après les opérations des forces de l'ordre, qui ont mené mercredi
plus d'une vingtaine de perquisitions et saisi près de dix millions de bulletins
de vote. Le parquet a convoqué des dizaines de maires
qui s'étaient dits prêts à participer.
L'autorité de Mariano Rajoy, le chef du gouvernement espagnol, est remise en
cause par cette initiative des indépendantistes catalans. "Renoncez une fois
pour toutes à cette escalade de radicalité et de désobéissance", a-t-il demandé
mercredi soir, lors d'une brève allocution télévisée.
Au pouvoir depuis fin 2011, Mariano Rajoy a tenté de contester les arguments des séparatistes décidés à organiser le 1er octobre un référendum d'autodétermination interdit par la Cour constitutionnelle. "Voter est bien l'image exprimant le plus clairement... la démocratie. Mais pas pour violer la loi", a-t-il ajouté.
"Le chemin jusqu'au 1er octobre est plein de mobilisations", a semblé lui
répondre le président de l'organisation indépendantiste Omnium, Jordi Cuixart.
"Si tout au long de l'histoire tout le monde avait respecté la légalité du
moment, et bien nous en serions encore à l'époque de Cro-Magnon", commentait
dans la nuit Martí Rodríguez, un sociologue de 30 ans venu manifester aux abords
de la vice-présidence de la Catalogne à Barcelone, la deuxième ville du
pays.
Les séparatistes catalans ont promis de continuer à manifester jeudi au
lendemain de l'arrestation d'une quinzaine de responsables régionaux, en lien
avec l'organisation d'un référendum d'autodétermination, ignorant ainsi les
appels à la raison de Mariano Rajoy.
Dans la nuit de mercredi à jeudi, l'Association nationale catalane (ANC), une des principales associations indépendantistes, a appelé les milliers de manifestants ayant envahi le centre de Barcelone à rentrer chez eux pour reprendre des forces en vue d'un nouveau rassemblement.
Rendez-vous a été pris à
12h ce jeudi devant la Cour d'appel de Catalogne pour une nouvelle étape de
"mobilisation permanente". Les manifestants ont scandé tout au long de la
journée, mercredi, des slogans réclamant le droit de "voter" et dénonçant les
"forces d'occupation".
Pendant ce temps à Madrid, le Parti socialiste, premier parti d'opposition, a
apporté son soutien aux conservateurs au pouvoir pour défendre l'État de droit,
tout comme les centristes de Ciudadanos, parti né en Catalogne notamment pour
lutter contre les séparatistes. Les formations de gauche radicale Podemos et
Izquierda unida ont pour leur part convoqué une manifestation à Madrid au nom de
la "fraternité et la cohabitation" avec cette région à la langue et la culture
propres de 7,5 millions d'habitants. Le Parti populaire de Mariano Rajoy porte
atteinte aux "droits civils des Catalans et de tous les Espagnols", a dénoncé
Pablo Echenique, un des dirigeants de Podemos.
Les grands quotidiens madrilènes, notamment El Pais et El Mundo, assurent que
l'organisation logistique du référendum a essuyé un coup fatal. Et l'incertitude
demeure sur "les conséquences politiques et sociales", des événements, comme l'a
souligné le quotidien El Mundo. "L'affirmation de l'autorité de l'État sans
alternative politique" pourrait avoir des "conséquences catastrophiques", a
craint de son côté l'éditorialiste du quotidien catalan La Vanguardia Enric
Juliana.
Le président régional catalan Carles Puigdemont a accusé mercredi le
gouvernement d'avoir instauré de facto un "état d'urgence" en Catalogne,
dénonçant la mise sous tutelle de ses dépenses par l'État. Les séparatistes sont
majoritaires au Parlement régional depuis septembre 2015.
Mais les Catalans sont partagés presque à parts égales sur l'indépendantisme. Celui-ci a gagné du terrain avec la crise économique et l'annulation partielle en 2010 d'un statut d'autonomie qui leur accordait de larges compétences. En revanche, plus de 70% souhaitent pouvoir s'exprimer à travers un référendum en bonne et due forme. Le gouvernement s'y refuse, soulignant que la Constitution ne le permet pas.
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