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            Les Catalans manifestent à Barcelone pour revendiquer l'indépendance de leur région, le 20 septembre 2017.
Crédit : LLUIS GENE / AFP
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Un référendum d'autodétermination doit avoir lieu le 1er octobre en 
Catalogne. L'organisation de ce scrutin, dénoncé par le gouvernement espagnol, 
est compromise après les opérations des forces de l'ordre, qui ont mené mercredi 
plus d'une vingtaine de perquisitions et saisi près de dix millions de bulletins 
de vote. Le parquet a convoqué des dizaines de maires 
qui s'étaient dits prêts à participer. 
L'autorité de Mariano Rajoy, le chef du gouvernement espagnol, est remise en 
cause par cette initiative des indépendantistes catalans. "Renoncez une fois 
pour toutes à cette escalade de radicalité et de désobéissance", a-t-il demandé 
mercredi soir, lors d'une brève allocution télévisée. 
Au pouvoir depuis fin 2011, Mariano Rajoy a tenté de contester les arguments des séparatistes décidés à organiser le 1er octobre un référendum d'autodétermination interdit par la Cour constitutionnelle. "Voter est bien l'image exprimant le plus clairement... la démocratie. Mais pas pour violer la loi", a-t-il ajouté.
"Le chemin jusqu'au 1er octobre est plein de mobilisations", a semblé lui 
répondre le président de l'organisation indépendantiste Omnium, Jordi Cuixart. 
"Si tout au long de l'histoire tout le monde avait respecté la légalité du 
moment, et bien nous en serions encore à l'époque de Cro-Magnon", commentait 
dans la nuit Martí Rodríguez, un sociologue de 30 ans venu manifester aux abords 
de la vice-présidence de la Catalogne à Barcelone, la deuxième ville du 
pays.
Les séparatistes catalans ont promis de continuer à manifester jeudi au 
lendemain de l'arrestation d'une quinzaine de responsables régionaux, en lien 
avec l'organisation d'un référendum d'autodétermination, ignorant ainsi les 
appels à la raison de Mariano Rajoy.
Dans la nuit de mercredi à jeudi, l'Association nationale catalane (ANC), une des principales associations indépendantistes, a appelé les milliers de manifestants ayant envahi le centre de Barcelone à rentrer chez eux pour reprendre des forces en vue d'un nouveau rassemblement.
Rendez-vous a été pris à 
12h ce jeudi devant la Cour d'appel de Catalogne pour une nouvelle étape de 
"mobilisation permanente". Les manifestants ont scandé tout au long de la 
journée, mercredi, des slogans réclamant le droit de "voter" et dénonçant les 
"forces d'occupation".
Pendant ce temps à Madrid, le Parti socialiste, premier parti d'opposition, a 
apporté son soutien aux conservateurs au pouvoir pour défendre l'État de droit, 
tout comme les centristes de Ciudadanos, parti né en Catalogne notamment pour 
lutter contre les séparatistes. Les formations de gauche radicale Podemos et 
Izquierda unida ont pour leur part convoqué une manifestation à Madrid au nom de 
la "fraternité et la cohabitation" avec cette région à la langue et la culture 
propres de 7,5 millions d'habitants. Le Parti populaire de Mariano Rajoy porte 
atteinte aux "droits civils des Catalans et de tous les Espagnols", a dénoncé 
Pablo Echenique, un des dirigeants de Podemos.
Les grands quotidiens madrilènes, notamment El Pais et El Mundo, assurent que 
l'organisation logistique du référendum a essuyé un coup fatal. Et l'incertitude 
demeure sur "les conséquences politiques et sociales", des événements, comme l'a 
souligné le quotidien El Mundo. "L'affirmation de l'autorité de l'État sans 
alternative politique" pourrait avoir des "conséquences catastrophiques", a 
craint de son côté l'éditorialiste du quotidien catalan La Vanguardia Enric 
Juliana.
Le président régional catalan Carles Puigdemont a accusé mercredi le 
gouvernement d'avoir instauré de facto un "état d'urgence" en Catalogne, 
dénonçant la mise sous tutelle de ses dépenses par l'État. Les séparatistes sont 
majoritaires au Parlement régional depuis septembre 2015. 
Mais les Catalans sont partagés presque à parts égales sur l'indépendantisme. Celui-ci a gagné du terrain avec la crise économique et l'annulation partielle en 2010 d'un statut d'autonomie qui leur accordait de larges compétences. En revanche, plus de 70% souhaitent pouvoir s'exprimer à travers un référendum en bonne et due forme. Le gouvernement s'y refuse, soulignant que la Constitution ne le permet pas.
    
    
    
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