L'un des grands paradoxes de cette élection (qui n'en manque pas), c'est qu'après des mois de commentaires odieux de Donald Trump sur les femmes (leur intelligence, leur poitrine, leurs règles, leurs performances sexuelles, leur vagin), c'est une femme qui est en train d'émerger comme l'opposante la plus redoutable au grand mâle blond. Pendant huit ans, cette brillante avocate s'est bien gardée de se mêler de politique, comme le faisait Hillary Clinton auprès de son mari président. Michelle Obama s'est investie dans quelques causes (notamment l'obésité, la réinsertion des vétérans) qui l'ont rendue extrêmement populaire. C'est pour cela que son entrée dans le combat politique n'en a que plus de force.
Elle a exclu de se lancer elle-même en politique. Quand elle parle aux Américains, ce n'est pas une politicienne qu'ils ont l'impression d'écouter mais une femme qu'ils admirent. Son discours à la Convention en juillet avait déjà été impressionnant. Mais celui qu'elle a donné en fin de semaine dernière était probablement le plus marquant de la campagne. C'est le cri du cœur vibrant d'une femme émouvante, enthousiasmante et authentique. Pour une large majorité d'Américains, Hillary Clinton n'est rien de tout cela.
Michelle Obama, voix tremblante en décrivant Donald Trump (sans le nommer) comme un prédateur sexuel, est apparue comme la voix de l'Amérique. "Elle incarne la conscience de la nation", écrivait dimanche 16 octobre le New York Time, qui évoque "la gardienne de nos valeurs fondamentales". Michelle Obama n'est plus seulement la Première dame, comme épouse du président. Elle est devenue la première des femmes américaines, la figure morale de l'Amérique, la voix de la raison dans une nation profondément divisée par une campagne sale et sanglante.
Quand elle parle aux Américains, ils ont l'impression d'écouter une femme qu'ils admirent
Philippe Corbé
Cela dépasse largement le camp démocrate. Cet été, pour les obsèques de policiers abattus par un homme noir qui voulait dénoncer le racisme, on a vu Michelle Obama prendre par la main l'ancien président George W. Bush. Lors d'une autre cérémonie, il a posé sa tête sur l'épaule de Michelle Obama. C'est cela l'image de la Première dame aujourd'hui ici : l'amie, la mère, la grande sœur qui console, qui panse les plaies et qui rassemble.
Cela aura un impact sur la campagne, car elle est extrêmement populaire auprès des femmes. Ces dernières sont entrain de faire perdre Donald Trump. Le milliardaire devance Hillary Clinton dans l'électorat masculin. Mais la candidate l'écrase dans l'électorat féminin. Comme l'écrit un éditorialiste, "c'est assez délicieux de penser qu'après avoir mené une campagne raciste et sexiste, Donald Trump a peut-être reçu le coup de grâce d'une femme noire".
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte