Présidentielle américaine : comment Trump et Clinton se préparent avant le débat

L'événement va être très suivi. Dans la nuit du lundi 26 au mardi 27 septembre aura lieu le premier des trois débats présidentiels opposant Trump à Clinton à Long Island, dans l’État de New York. Le pays s'attend une audience télé record : près de 100 millions de téléspectateurs. Ce serait du jamais vu (un tiers de plus que d’habitude). Car les débats des primaires ont aussi été suivi par un nombre exceptionnel d’Américains, c’est clairement l’effet Donald Trump. 100 millions, c’est l’équivalent du Super Bowl, la finale de football américain, et plus de 10 fois l’audience du journal télévisé le plus regardé. C’est énorme.

Pour la première fois, Hillary Clinton et Donald Trump vont se retrouver face à face, ça n’est jamais arrivé, et au moment où les sondages sont plus serrés que jamais, à un peu plus de quarante jours du vote, ça pourrait avoir un effet sur le scrutin. Le débat aura lieu à 18 heures aux États-Unis, soit 3 heures du matin mardi en France.

Comment Hillary Clinton s’est préparée ?

Ça fait des mois que l'ex-First Lady bachote, qu’elle révise, consciencieusement. Depuis plusieurs jours elle ne fait plus campagne, reste enfermée pour travailler. Elle a défini avec ses équipes plusieurs scénarios en fonction des attitudes de Trump, pour se préparer, au cas où. Elle a aussi répété, lors de faux débats, à blanc, dans les conditions réelles, avec un faux Trump chargé de la déstabiliser. Elle est prête, aucun candidat de l’histoire n’a fait autant de débat qu’elle dans le passé, elle veut faire la preuve de son expérience, connaît toutes ses fiches par cœur, tous les sujets en détail. Et c’est bien le risque, car si elle fait trop la leçon à Trump, elle va apparaître hautaine, méprisante, et c’est ce que beaucoup d’Américains lui reproche.

Trump a-t-il travaillé autant ?

Non, il a même dit qu’il n’avait pas besoin de se préparer, s’est contenté de visionner les enregistrements des débats des primaires avec Clinton. Continue de faire campagne : pendant qu’elle était enfermée, lui se montrait dans un état clé, avec des Américains de la rue, pour lesquels il achetait la spécialité culinaire locale dans une baraque ambulante. Bref proche des gens, à qui il veut parler ce soir, des formules simples et simplistes.

Sur le terrorisme, la mondialisation, l’immigration, et tous les sujets les plus difficiles il a chaque fois une réponse caricaturale, mais qui fait mouche, car elle est compréhensible de tous. Il ne s’embête pas à entrer dans les détails, ni même souvent à dire la vérité.

Jouer au dur, intimider l'autre pour s’imposer

S’il apparait calme, posé, rassurant, à l’inverse de l’image de fou extrémiste que tente de dessiner le camp Clinton, s’il ne perd pas ses nerfs, et que l’affrontement se conclut sur un match nul, et bien on dira que c’est lui qui a gagné, car il est clairement l’outsider de ce débat. Et puis, il espère déstabiliser la favorite, y compris psychologiquement. Par exemple, il a menacé ce week-end d’inviter au premier rang, devant la scène, Gennifer Flowers, une ancienne maîtresse de Bill Clinton.

La directrice de sa campagne a ensuite démenti, mais c’est du Trump tout craché. C’est comme cela qu’il a écrasé seize adversaires lors de la primaire du parti républicain : jouer au dur, intimider l’autre pour s’imposer, comme le ferait un petit tyran de cour de récré qui terroriserait une fillette en lui tirant sur les nattes.

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