Pourquoi le Hamas ne cède pas face à l'offensive israélienne

Le bilan du conflit israélo-palestinien s'alourdit chaque jour. Au total, ce sont plus de 583 Palestiniens qui ont été tués depuis le début de l'offensive israélienne contre la bande de Gaza, le 8 juillet dernier. 

Les organisations armées de Gaza ont quant à elle lancé quelque 2.060 roquettes vers Israël dont près de 1.600 sont tombées alors que 396 d'entre elles ont été interceptées par le système anti-missile "Dôme de fer", selon l'armée. Ce sont également 27 soldats israéliens qui ont été tués, soit le bilan le plus lourd depuis la guerre de l'été 2006 contre le Hezbollah libanais. 

Le 17 juillet, l'offensive israélienne a franchi un nouveau cap. L'armée israélienne est passée d'une opération aérienne baptisée "Bordure protectrice" à une offensive terrestre étendue. Son but : neutraliser les capacités militaires du Hamas, qui contrôle la bande de Gaza. Cependant, déterminer à ne rien concéder, le Hamas continue de tenter d'imposer ses conditions à Israël.

Des refus de cessez-le-feu en chaîne

A plusieurs reprises, le Hamas a délibérément écarté les perspectives d'une trêve avec Israël. En premier lieu, le Hamas a refusé le cessez-le-feu proposé par les Égyptiens lundi 14 juillet, exigeant qu'un accord complet ait lieu avec Israël. "Un cessez-le-feu sans parvenir à un accord est exclu. En temps de guerre, on ne cesse pas le feu pour ensuite négocier", a dit le porte-parole Fawzi Barhoum à l’AFP.

Trois jours plus tard, un responsable israélien annonce que les deux parties sont d'accord pour un cessez-le-feu alors même que le Hamas avait refusé celui qui avait été proposé par l'Egypte. Campant sur ses positions, un responsable du Hamas annonce qu'il n'est "pas d'accord" pour une trêve. 

"Les informations sur un accord de cessez-le-feu sont inexactes. Des efforts sont en cours, mais il n'y a pas d'accord pour le moment", déclare à l'AFP le porte-parole du Hamas, Sami Abou Zouhri.

Imposer ses conditions

Selon le député et porte-parole du Hamas, Mouchir al-Masri, le Hamas n'accepterait un cessez-le-feu qu'à certaines conditions : la fin des bombardements sur la bande de Gaza, la libération des 50 prisonniers palestiniens échangés contre le soldat Gilda Shalit en 2011 et arrêtés à nouveau en juin, ainsi que la réouverture du poste-frontalier de Rafah avec l'Égypte. La levée du blocus de l'enclave palestinienne en place depuis 2006 est également demandée.

Toujours décider à ne rien laisser passer, lundi 21 juillet 2014, Ismaïl Haniyeh, dirigeant du Hamas dans la bande de Gaza a réitéré les conditions du mouvement islamiste en vue d'un cessez-le-feu avec Israël. A Doha, où il se sont rencontrés lundi, le président palestinien Mahmoud Abbas et le chef du Hamas Khaled Mechaal ont appelé à la fin de "l'agression israélienne" contre la bande de Gaza et la levée du blocus mis en place depuis 2006. 

"Le Hamas et M. Abbas sont convenus que toutes les organisations palestiniennes doivent œuvrer ensemble en faveur d'un cessez-le-feu", a déclaré à l'AFP un négociateur du mouvement nationaliste Fatah, Azzam al-Ahmad". "Il doit d'abord y avoir un cessez-le-feu puis nous continuerons les discussions avec l'Egypte et toutes les parties régionales et internationales jusqu'à ce que nous concrétisions le contenu d'un accord de paix final", a-t-il expliqué. 

La confrontation terrestre pourrait changer la donne

Bien décidé à tirer un bénéfice de la situation, le Hamas ne lâche rien. Jeudi 17 juillet, les combats reprennent de plus bel : "A 15h, alors que la trêve humanitaire venait d'expirer, une roquette tirée de Gaza a touché Ashkelon", annonce l'armée dans un communiqué. Quelques heures après, Israël lance son opération terrestre sur Gaza. 

Israël se déploie et bombarde la bande de Gaza par les airs, la mer et désormais la terre à l'aide des chars postés à la frontière, comme en 2009. Israël avait préparé son opération au sol en déployant massivement blindés, pièces d'artillerie et unités d'infanterie à la frontière, avec quelque 40.000 mobilisés. 

Le Hamas pourrait en profiter pour tourner l'attaque terrestre à son avantage. L'offensive terrestre est l'occasion pour le Hamas de caresser l'espoir d'infliger des pertes et de capturer des otages. 

La multiplication des attaques

Le Hamas semble encore en position de force pour l'instant. Il lui reste des milliers de roquettes et aucun de ses chefs n'a été tué dans l'opération. Les différentes attaques lui ont conféré une certaine popularité et il dispose désormais d'un soutien important de la population palestinienne. 

Selon The Times of Israel, les chefs militaires du Hamas s'emploient à mettre en oeuvre des attaques "de qualité". Ce qui pourrait expliquer leur intensification et les 2.060 roquettes lancées contre Israël depuis le début de l'offensive.


Le Hamas dispose de plusieurs moyens pour perpétrer ses attaques. D'après The Times of Israel, il peut décider d'entreprendre des raids via le Sinaï, utiliser des parapentes ou des drones explosifs, des infiltrations par la mer, des attaques contre les navires de guerre israéliens et serait capable de bien plus encore. 

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