Pour Béatrice Hadjaje, le conflit syrien a un impact majeur sur toute l'Europe

Hier, lundi 22 février, Barack Obama et Vladimir Poutine se sont mis d'accord pour un cessez-le-feu dès samedi en Syrie. Reste encore à discuter des conditions avec les groupes rebelles, excepté Daech bien sûr. Se dirige-t-on vers une sortie de crise ? Difficile à dire. L'avenir apparaît toujours aussi flou.

"Vladimir Poutine semblerait comprendre que les armes ne suffiront pas à gagner la paix en Syrie, qu'il doit donc se résoudre à envisager une Syrie sans Bachar", remarque Béatrice Hadjaje. La journaliste de RTL dresse le portrait d'un scénario idéal : les rebelles modérés ne sont plus bombardés par l'aviation russe qui ne cible désormais que les jihadistes, une trêve s'installe avec le départ d'al-Assad pour conclusion, et les rebelles modérés s'allient à l'armée syrienne pour frapper Daech.

Que cherche à faire Poutine en Syrie ?

Mais ça, c'est de la fiction. Car en réalité, en Syrie, "nous sommes dans une spirale effrayante avec un impact sur l'Europe qui risque de s'amplifier", constate Béatrice Hadjaje. Le pouvoir syrien est soutenu par l'Iran, la Russie et les milices chiites, tandis que les 1.000 groupes rebelles sont épaulés par des parrains saoudiens, turcs et par al-Qaïda.

A la guerre religieuse s'ajoute la menace d'une guerre entre la Russie et la Turquie. La Turquie qui, en tant que membre de l'OTAN, peut compter sur ses alliés en cas d'attaque... Les diplomates espèrent un apaisement des relations. Et ce n'est pas gagné car en Syrie, turcs et russes s'affrontent par "rebelles interposés". Vladimir Poutine apparaît en position de force puisqu'il n'a aucun contrepoids, l'Amérique d'Obama refusant de s'engager dans le conflit. Dès lors, quel est l'intérêt du président russe ? Trouver une paix en Syrie ou y maintenir son influence avec Bachar al-Assad au pouvoir et Daech dans les parages ? "Personne, à ce jour, n'a la réponse", conclut Béatrice Hadjaje.