Pepsi promet des coupes drastiques dans les niveaux de sucre, de gras et de sel. Cela concerne évidemment les sodas Pepsi, mais aussi les limonades 7 Up, les jus d’orange Tropicana, les boissons énergisantes Gatorade, les chips Lays et Doritos. Ce sont des marques qu’on trouve aussi dans les supermarchés français. Cela ne va pas se faire du jour au lendemain. Cela sera progressif d'ici 2025, parce qu’il ne faut pas brusquer les goûts des consommateurs. Nous sommes nombreux à être dépendants aux sucres.
Pepsi avait annoncé l’an passé qu’il n’utiliserait plus d’aspartame, parce qu’il est suspecté par certains scientifiques de favoriser l’obésité et le diabète, avant finalement de le réintroduire dans certaines de ses boissons cet été, parce que les consommateurs le réclamaient. Ses chercheurs doivent donc trouver des formules qui vont satisfaire les habitués avec moins de sucre. Coca Cola prépare également un plan similaire.
Il faut saluer la responsabilité et l'effort de Pepsi, mais tout cela n’arrive pas par hasard. L'Organisation mondiale de la santé a recommandé au début du mois l’instauration de taxes sur les boissons sucrées. Elle existe déjà en France depuis la fin du quinquennat Sarkozy (environ 2,5 centimes d'euro par canette). Le Royaume-Uni a suivi l’exemple. Il y en a une aussi au Mexique, où les ventes ont chuté de 12% en deux ans.
Ici aux États-Unis, royaume du soda, on commence à y songer. La ville de Philadelphie l'a mis en place il y a quelques mois. La taxe est beaucoup plus élevée qu’en France (l’équivalent de 17 centimes d’euros par canette). Des référendums vont avoir lieu le mois prochain dans plusieurs grandes villes, dont San Francisco et Oakland. La campagne est très vive, car le lobby des boissons sucrées inonde ces villes de publicité. Il a 10 millions de dollars rien que pour San Francisco, pour faire échouer le référendum. Qui finance le lobby des boissons sucrées ? Évidemment Coca et Pepsi.
Ces marques jouent double jeu. D'un côté, elles essayent de torpiller tous les projets de taxe sur les sodas ou de réduction du sucre, et de l’autre elles financent des ONG de santé publique qui luttent contre l’obésité. Quand Pepsi annonce aujourd'hui la réduction du sucre dans ses produits, c’est aussi une manière de défendre la marque et de sauver ses ventes et son empire. Car on note ici aux États-Unis une prise de conscience des dégâts sanitaires des boissons sucrées. C’est nouveau, on vend désormais plus de bouteilles d’eau que de bouteilles de sodas.
Plus de deux Américains sur trois sont en surpoids ; plus d’un sur trois est obèse. Un cinquième des dépenses de santé aux États-Unis sont liées à l’obésité. C’est donc un problème politique. Et pour Pepsi et Coca, un problème économique.
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