"Nous sommes chauds pour les lavages à froid", "Mettez tout dans une même poêle" : voilà les grandes affiches déployées depuis quelques jours dans le métro à Bruxelles et dans l'ensemble du pays.
Les autorités incitent les Belges à limiter au maximum leur consommation d'électricité. Avec l'hiver qui arrive, la Belgique risque pour la première fois de sérieuses coupures d'électricité.
Pour bien comprendre la situation, direction Uccle, une banlieue assez huppée de Bruxelles avec ses grands espaces verts et ses boutiques chics. C'est l'une des communes qui figurent sur le plan de délestage du gouvernement belge. En cas de pic de consommation cet hiver, l'électricité sera coupée quelques heures. Plus de lumière, plus de téléphone, plus de télévision, plus d'ordinateur.
Interloquée comme beaucoup d'habitants, Liliane, commerçante, s'y prépare. "Je pense que nous allons mettre des bougies, beaucoup de bougies, des chandelles, dit-elle. On essaiera de trouver des torches pour donner un peu de lumière. On sera bien obligés de composer, comme on faisait à l'époque où il n'y avait pas d'électricité. Le seule souci, c'est le chauffage. Il fera peut-être un peu frais mais, en même temps, de toute façon le commerce s'en ressentira, ça c'est une certitude."
Pour le moment, Liliane n'envisage pas d'acheter de groupe électrogène. Mais la plupart de ses collègues commerçants, et beaucoup de particuliers belges, sont en train de le faire pour faire face à ces heures de coupure de courant.
On a du mal à imaginer comment, en 2014, un pays développé comme la Belgique puisse être dans une telle situation de pénurie d'énergie. En réalité, c'est une addition de plusieurs problèmes. D'abord, trois des sept réacteurs nucléaires du "Plat Pays" sont à l'arrêt depuis plusieurs mois, principalement pour cause de maintenance.
Ensuite, la Belgique a décidé en 200, d'abandonner progressivement le nucléaire à l'horizon 2025, avec une première centrale qui doit être arrêtée en février prochain. Le problème, c'est qu'avec dix ans d'instabilité politique au gouvernement, les grands investissements pour remplacer le nucléaire n'ont pas été réalisés.
"On installe quand même rapidement de l'éolien et du photovoltaïque. Par contre, construire de nouvelles lignes de transport d'électricité, ça prend quand même beaucoup de temps. Il y a eu un manque d'anticipation concernant les moyens de production électrique en Belgique, ça c'est très clair", décrypte Jean-Claude Maun, professeur d'électricité à l'Ecole Polytechnique de Bruxelles.
Ce n'est pas simple de sortir du tout nucléaire. Les Belges vont-il revenir sur cette décision ? Ce qui semblait être un acquis, la fin du nucléaire, est en train d'être petit à petit remise en cause.
"Je vois bien qu'il y a des recherches qui sont faites en matière de construction de centrales nucléaires de troisième et de quatrième générations, explique Marie-Christine Margaime, la nouvelle ministre belge de l'Énergie. S'il y a des évolutions technologiques qui permettent d'utiliser encore cette source d'énergie dans des conditions de sécurité et de développement durable, on les évaluera à ce moment-là".
Avec les coupures d'électricité, ces débats sur le nucléaire chez nos voisins belges, vont inévitablement rejaillir chez nous en France, où la question de la fermeture de la première centrale nucléaire de Fessenheim, en Alsace, n'est toujours pas tranchée.
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