La Belgique et la Norvège proposent des cours de respect des femmes pour les migrants

L'enquête avance en Allemagne après les agressions, vols et attouchements dont ont été victimes 200 femmes lors de la nuit de la Saint-Sylvestre à Cologne. Sur les 32 personnes interpellées, 22 sont demandeurs d'asile. Après l'afflux massif de l'année 2015, la question de l'intégration de ces hommes et femmes provoque des débats houleux dans l'opinion publique. 

Pour éviter que des événements similaires ne se produisent de son côté de la frontière, la Belgique vient de lancer l'idée de cours pour expliquer aux demandeurs d'asile comment se comporter respectueusement envers les femmes. Cela a été annoncé par Théo Francken, membre du parti nationaliste flamand et secrétaire d'Etat à l'Asile et à la Migration. Dans le journal Le Soir, Katrien Jansseune, la porte parole du secrétaire d'Etat a précisé que "le contenu pourra être plus large que juste la question du respect des femmes. Il s'agit d'aborder les règles à respecter, les valeurs européennes, le  comportement que l'on attend de quelqu'un, etc...".

L'exemple norvégien

Ces cours n'ont rien de nouveau puisqu'en Norvège, des sessions d’éducation du même type sont déjà proposées depuis quelques années. Elles avaient été lancées après une vague de viols impliquant le plus souvent des étrangers à Stavanger entre 2009 et 2011. La société Hero qui gère des centres d'asile dans le pays souhaitait ainsi aider les nouveaux arrivants issus de sociétés patriarcales où la condition féminine est souvent dégradée. "Ça peut être un jeune homme de 18 ans qui se dit surpris de l'intérêt que lui portent des Norvégiennes. Il en déduit qu'elles veulent coucher avec lui", explique Linda Hagen, une des responsables de Hero. 

Des cours jugés racistes

Cette idée ne fait pas que des adeptes en Belgique. Du côté francophone, la ministre des Droits des femmes et de l'Egalité des chances, Isabelle Simonis s'en est offusquée. "Proposer une telle mesure en Belgique, c'est faire un amalgame entre indications formulées dans une enquête allemande et personnes réfugiées. C'est un timing inapproprié qui camoufle un racisme à peine déguisé", a-t-elle déclaré dans un communiqué.

Ce n'est pas la première fois que le secrétaire d'Etat Théo Francken fait la une des médias depuis le début de la crise des migrants. Ses positions ainsi que des communiqués où il tentait de dissuader des réfugiés de venir s'installer en Belgique ont notamment été vivement critiqués.