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Des fidèles chrétiens dans l'église du Saint-Sépulcre, à Jérusalem
Crédit : SIPA
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Après la Pâques orthodoxe, le 1er mai, on va rénover le tombeau de Jésus-Christ dans l'église du Saint-Sépulcre à Jérusalem. Il était temps car le site est assez délabré. Il y a des fissures de trois-quatre centimètres dans le marbre de la tombe. En cause, la condensation provoquée par le souffle des visiteurs, l’haleine des 2 ou 3 millions de pèlerins ou des touristes qui passent dans ce lieu très exigu. La structure actuelle, construite sur le tombeau en 1810, n’est pas plus grande qu’une petite salle de bains. À la place de la baignoire, le "lit funéraire" qui fait 1,20 mètre.
En raison des cierges qui se consument, les murs sont couverts de dépôts noirs et huileux. Cela fait des années qu’il faut restaurer. Le problème c’est qu’au Saint-Sépulcre, on est dans une copropriété. Les copropriétaires sont trois églises différentes : les Grecs orthodoxes, les Arméniens orthodoxes et les catholiques romains. Comme Jésus-Christ est ressuscité mais qu’il n’est plus vraiment là pour départager tout le monde, c’est assez compliqué au point que, de temps à autre, rarement - Dieu nous en garde -, on assiste à pugilats à l’eau bénite.
Daphné Rousseau, la correspondante de RTL à Jérusalem, le raconte de temps à autres : pour un horaire de procession ou une chaise d'un prêtre copte déplacée, on se donne des coups d'encensoir devant le tombeau de Jésus-Christ.
Cela fait 70 ans que les copropriétaires n’arrivent pas à s'entendre. Se mettre d’accord, c’est l’équivalent d’un traité international : cela nécessite des trésors de diplomatie. Mais la menace d’un possible tremblement de terre centenaire en Israël et l’état du site à pousser les trois églises à s'asseoir autour d’une table de négociations, dans le secret absolu. Personne n'a rien su. Jusqu'au jour où Marie-Armelle Beaulieu, une ancienne religieuse aujourd'hui rédactrice en chef de Terre Sainte Magazine, a découvert sur Facebook les photos d’une mystérieuse bénédiction d’échafaudages.
Une bénédiction des futurs échafaudages, en catimini, pour célébrer un accord sur une restauration à l’identique. Après avoir vite écarté un projet fou, pour s’adapter au tourisme de masse : une sorte de cage transparente. "Il y a eu des amoureux du Saint-Sépulcre pour désirer que le tombeau du Christ puisse être mieux visible. Aujourd'hui, c'est un tout petit bâtiment dans lequel on peut entrer quatre par quatre. On ne voit rien de l'extérieur", explique-t-elle. "Mais on ne verra toujours rien. On a décidé de faire une restauration de type conservative : on va faire la même chose, mais en propre et qui tienne debout", poursuit-elle.
On va démonter le petit édifice au-dessus du tombeau dans la basilique et le remonter à l’identique. On va consolider la structure interne pour que ça tienne le choc en cas de séisme. On va défaire les plaques de marbre pour les nettoyer et les replacer. Seuls quelques morceaux de marbre trop endommagés seront soigneusement remplacés.
Ce travail de restauration, qui va durer huit mois, va être suivi et contrôlé de très près par les trois gardiens du sanctuaire, les catholiques, les orthodoxes grecs et les orthodoxes arméniens. Normalement on devrait ainsi éviter de déclencher, autour du tombeau, une nouvelle "guéguerre sainte".
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