Irak : "Les Yazidis ont toujours été pourchassés", raconte une réfugiée

REPORTAGE - Depuis quelques jours, plusieurs milliers de réfugiés yazidis fuient l'avancée des jihadistes pour rejoindre le Kurdistan irakien. À Sharia, dans la région de Dohuk, ils sont 25.000 Yazidis à avoir pu quitter l'enfer du mont Sinjar.

Les réfugiés dans les couloirs de l'école du village

Crédit : Sina Mir / RTL

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Une vingtaine de soldats américains en mission de reconnaissance en Irak ont pu relever que le nombre de réfugiés yazidis dans les montagnes diminuait. En effet, les Yazidis sont plusieurs milliers à quitter chaque jour le mont Sinjar pour le Kurdistan afin d'échapper à l'avancée des jihadistes.

À Sharia, dans la région de Dohuk, à 100 km du triangle frontalier entre la Syrie, la Turquie et l'Iran, 25.000 membres de cette communauté ont réussi à sortir de l'enfer du mont Sinjar. Une jeune mère de famille à ainsi effectuer treize heures de marche avec quatre enfants sur le dos pour sortir de ce calvaire.

Les réfugiés portent sur eux les marques de leurs sept jours passés sur le mont Sinjar. Leur peau est encore brûlée par le soleil. Les conditions de ce périple sont difficiles : 45°C à l'ombre, le risque des piqûres de scorpions et le manque d'eau. "Les bouteilles d'eau larguées par les avions explosaient sur le sol. On était obligé de boire de l'eau salée", raconte la jeune femme.

Les réfugiés yazidis rassemblés dans l'école du village, à Sharia

Crédits : Sina Mir / RTL
Grand nettoyage après la soupe collective distribuée par les habitants du village

Crédits : Sina Mir / RTL
Un enfant croque à pleine dent dans un gâteau

Crédits : Sina Mir / RTL
Les réfugiés dans les couloirs de l'école du village

Crédits : Sina Mir / RTL
Un jeune garçon pose dans la cour de l'école du village

Crédits : Sina Mir / RTL

Fuir les jihadistes à tout prix

Toujours sous le choc de ce qui vient de lui arriver, cette jeune mère de famille se confie : "Ma sœur et mon beau-frère sont toujours retenus par l'État islamique. Mon seul espoir est qu'ils soient ensemble".

Je n'ai pas de mots pour décrire ce qu'ils nous ont fait

Une réfugiée yazidi

La jeune femme tente toutefois de garder les idées claires : "On connaît beaucoup de femmes qui ont été kidnappées pour assouvir les désirs sexuels de ces hommes. Je n'ai pas de mots pour décrire ce qu'ils nous ont fait. Rendez-vous compte, ils ont décapité nos aînés ou les ont laissés sans vivres dans ce désert".

"Qu'est-ce-que vous voulez, c'est notre destin. Les Yazidis ont toujours été pourchassés", ajoute-t-elle, résignée.