Alors que les négociations entre la Grèce et ses créanciers semblent dans l'impasse, le chef du gouvernement grec Alexis Tsipras appelant à voter non au référendum sur le plan d'aide européen, et à trois jours de l'expiration du plan d'assistance financière, Dominique Strauss-Kahn a publié ce samedi 27 juin ses propositions pour sortir de la crise.
Directeur du Fonds monétaire international au début de la crise grecque, il appelle les Européens dans une déclaration de trois pages en anglais et en français, intitulée "Apprendre de ses erreurs" et postée par l'intermédiaire de son compte Twitter, ouvert cette semaine, à accepter une suspension temporaire des paiements d'Athènes.
L'ancien ministre des Finances, relaxé récemment dans l'affaire dite du Carlton, suggère "la Grèce ne reçoive plus aucun financement nouveau de la part de l'Union européenne comme du FMI mais qu'elle bénéficie d'une très large extension de la maturité et même d'une réduction nominale massive de sa dette à l'égard des institutions publiques". Une décision à laquelle se sont toujours opposés les pays européens.
"Cela libérera la Grèce de toutes ses obligations envers le secteur officiel (institutions officielles) pour les deux prochaines années", poursuit-il. "Cela laissera le pays dans une contrainte budgétaire difficile puisqu'il ne pourra pas emprunter sur les marchés, ne recevra plus de ressources de l'UE ou du FMI et devra donc équilibrer son budget tout seul", argumente encore Dominique Strauss-Kahn. Évoquant des "choix budgétaires difficiles" pour les Grecs, il cite la réforme fiscale, une bataille "contre l'oligarchie, les intérêts privés et la lourdeur de l'appareil de l’État". Ils feront ces choix "eux-mêmes", sans contrainte venue de l'extérieur, insiste-t-il.
Le prédécesseur de Christine Lagarde à la tête du FMI reconnaît que l'institution international a fait des erreurs dans ce dossier et est "prêt à prendre (sa) part de responsabilité". Selon lui, l'une des premières fautes est d'avoir sous-estimé la situation, la considérant comme "un problème classique de crise budgétaire et de balance des paiements", ainsi que "la profondeur des faiblesses institutionnelles de la Grèce". Il considère par ailleurs que "la nature inachevée de l’union monétaire européenne" est " à l’origine de tout le problème et aurait dû être un élément essentiel de sa solution"
Il estime que "le FMI aurait dû être beaucoup plus pressant dans ses recommandations faites à la zone euro pour conduire à un ajustement plus symétrique" et dénonce la "complaisance" de l'institution à "répéter les mêmes erreurs". "Forcer le gouvernement grec à céder créerait un précédent tragique
pour la démocratie européenne et pourrait mettre en marche une réaction
en chaîne incontrôlable", juge-t-il.
Si l'idée soumise par DSK fonctionnait, la Grèce pourrait devenir "éligible à des effacements progressifs de sa dette", précise l'ancien directeur du FMI pour qui "seule la dizaine de milliards prévus pour la recapitalisation du système bancaire devraient être versée pour permettre à la banque centrale européenne" de poursuivre son programme d'aide d'urgence.
Il reconnaît néanmoins que ce "n'est pas sûr que cela marche", et appelle les autorités grecques au courage et à l'indépendance.
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