Cela peut paraître incroyable vu de France, où on a l'habitude qu'un président nouvellement élu fasse adopter rapidement des lois promises pendant la campagne, avec sa majorité le doigt sur la couture du pantalon.
Mais pour Donald Trump, c'est la première grande victoire politique depuis son investiture. C'est la seule grande loi qu'il a réussi à faire adopter. Les marchandages ont duré jusqu'au dernier moment, même si les Républicains ont la majorité dans les deux chambres.
D'ailleurs il fait bien dire que c'est une promesse constante des Républicains, qui affirment que c'est la plus grande baisse d'impôts depuis Reagan. La question de la fiscalité est au cœur du programme du parti depuis plusieurs décennies. Certains se battaient pour cela depuis plus de vingt-cinq ans. C'est aussi un sujet important pour les donateurs fortunés.
C'est important parce que cela pourrait avoir des conséquences sur la croissance américaine, et donc sur les économies européennes. Mais c'est important aussi parce que Donald Trump fait là un double pari, et son sort en dépend.
Le pari économique, c'est qu'en ramenant l’impôt sur les sociétés de 35 à 21% et en réduisant la fiscalité sur les plus riches, il espère dynamiser l'économie. Mais les États-Unis sont déjà au quasi plein emploi et les marchés financiers vont déjà de records en records. Cela avait commencé sous Obama, cela s'accentue depuis son élection.
En fait, les marchés anticipent depuis plusieurs mois cette réforme fiscale. Si cela donne un coup de fouet à la croissance, cela peut porter ses fruits. Mais il faut que cela marche économiquement, parce que la dette américaine est déjà de 20.000 milliards de dollars.
Si cette réforme n'a pas l'effet moteur escompté, la dette va s'alourdir encore de 1.000 milliards, et creuser encore plus les inégalités économiques qui sont déjà les plus profondes depuis la Grande Dépression des années 30 et la guerre.
Il y a aussi le pari politique. Donald Trump a été élu par un électorat qui n'est pas exactement celui du Parti républicain. Il avait un électorat plus populaire, ouvrier, rural, qui a le sentiment d'être délaissé, qui l'a amené jusqu'à la Maison Blanche.
Est-ce qu'on ne va pas lui reprocher de devoir financer ce cadeau fiscal aux plus favorisés ? Sa famille pourrait économiser au passage 1 milliard de dollars. Et des millions d'assurés vont perdre leur couverture sociale, au passage.
Des Républicains "classiques" l'ont soutenu en se bouchant le nez pour obtenir leur réforme fiscale. Est-ce qu'ils ne vont pas maintenant le lâcher comme le prédit le populiste Steve Bannon ? Trump joue gros, car moins d'un électeur sur quatre pense que cette réforme est une bonne idée. Une méfiance qui s'est accentuée au fil du débat.
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