Quelques semaines après son investiture, Donald Trump avait convié les dirigeants de Harley-Davidson à la Maison Blanche, et on avait vu de belles Harley vrombir dans les jardins présidentiels. Il désignait ce jour-là Harley comme une "icône américaine".
C'était une mise en scène très politique. Parce que Donald Trump a gagné l'élection en emportant notamment l'État du Wisconsin. Personne ne s'y attendait, même les républicains locaux : cela n'était pas arrivé depuis 1984. Il l'a emporté là-bas parce qu'il a réussi à ramener à lui un électorat de cols bleus, ouvriers, inquiets de la mondialisation, en tenant un discours protectionniste.
En plus Harley, c'est le symbole de la route, des grands espaces. Bref c'est l’Amérique. C'est bien pour cela d'ailleurs que les Européens ont pris pour cible Harley-Davidson en imposant de nouveaux tarifs douaniers.
La semaine dernière, comme elle l'avait annoncé, l'Union européenne a imposé des tarifs douaniers supplémentaires sur un certain nombre de produits américains. Notamment sur les Harley-Davidson. C'est une réponse à Trump, une réplique après qu'il a imposé lui-même des tarifs douaniers sur l'acier et l'aluminium.
Car le protectionnisme, ce n'était pas que des mots pendant la campagne. Il est passé aux actes ces derniers mois, comme il l'avait promis, malgré les mises en garde et l'hostilité dans son propre camp (son principal conseiller économique a préféré partir).
Les Européens n'ont pas encore sorti l'artillerie lourde. Ces tarifs douaniers ne portent que sur un peu plus de 3 milliards de dollars, mais ils ont choisi soigneusement quelques cibles symboliques "made in USA".
Et ça marche, car Harley a fait ses calculs : cela l'obligerait à augmenter ses prix en Europe de près de 1.900 euros par moto. Donc Harley annonce qu'elle va délocaliser sa production en dehors des Etats-Unis pour les deux-roues vendus sur le Vieux continent.
Donc Donald Trump s'est tiré une balle dans le pied. Le protectionnisme lui a permis de gagner l'élection, mais c'est aussi ce qui risque de détruire des emplois, précisément là où son discours protectionniste a fait mouche.
C'est exactement ce que lui ont répété depuis des mois les Canadiens et les Européens. C'est exactement pour cela qu’il y a une eu une rupture au G7 il y a une quinzaine de jours. C'est aussi ce que redoutaient les marchés financiers.
Lundi 25 juin a été la pire journée depuis des semaines à Wall Street. Notamment parce que Donald Trump a menacé d'imposer maintenant des tarifs douaniers de 20% sur les voitures européennes.
Le président américain n'est pas content. Dans un tweet il se dit "surpris" que Harley, pour laquelle il s'est "battu", soit la première à "agiter le drapeau blanc", bref à se rendre. Le vocabulaire n'est pas choisi par hasard. Il avait promis une guerre commerciale, on avait du mal à y croire. Mais les hostilités ont débuté, on en est plus aux tirs de somation.
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