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Éric Zemmour : "La domination de l'Allemagne est dans la tête des dirigeants français"
REPLAY - L'éditorialiste réagit à la visite de Michel Sapin et Emmanuel Macron à Berlin, en Allemagne, lundi dernier, pour parler investissements et croissance.
C'est à Berlin et non à Bruxelles que les ministres français de l'économie et des finances se sont rendus, lundi, pour réclamer des investissements. "Ils savent où est le maître, commente Éric Zemmour. La commission de Bruxelles mettra sa note au budget français mais le gouvernement de Berlin tiendra son stylo."
Selon l'éditorialiste, en Europe l'Allemagne "règne sans partage, a imposé ses principes de bonne gestion qui correspondent à ses besoins et ses intérêts (...) Elle a aussi placé ses hommes dans tous les rouages européens."
L'Euro est une chance pour l'Allemagne, surtout pour l'Allemagne
Éric Zemmour
Les Allemands seraient-ils tout puissants ? Pourtant leur pays à des faiblesses, note l'éditorialiste : "Démographie en berne, infrastructures lamentables, dépendances excessives aux exportations".
Aussi, selon Éric Zemmour, la "domination [allemande] est dans la tête de ses voisins, des dirigeants français en particulier". Et d'expliquer : "Ceux-ci sont persuadés que l'Allemagne garantit auprès des investisseurs internationaux la pérennité de l'Euro et préserve les taux d'intérêts bas."
"En réalité l'Euro est une chance pour l'Allemagne, surtout pour l'Allemagne, affirme l'éditorialiste. Le principe même d'une monnaie unique favorise mécaniquement la zone au départ la plus puissante."
Nous sommes revenus au temps du chancelier Bismarck après la lourde défaite subie par l'armée française
Éric Zemmour
Éric Zemmour y voit là un échec des fédéralistes européens qui "avaient cru nous arracher à la réalité des nations et [qui] retrouvent la question allemande". "François Mitterrand avait cru se débarrasser du Deutschemark qu'il surnommait 'l'arme nucléaire des Allemands' et l'Euro renforce la domination germanique."
L'éditorialiste compare les rapports de force franco-allemands actuels à la guerre de 1870 : "Nous sommes revenus au temps du chancelier Bismarck après la lourde défaite subie par l'armée française."
Selon lui, "contrairement à ce que [François Hollande] prétend en public, le Français a renoncé à faire changer d'avis [Angela Merkel]. Mais il paraît que Hollande la fait rire." "Au moins il y en a une qui rit encore", conclut-il.
