Denis MacShane : le "Brexit" serait une "catastrophe pour l'Europe"

David Cameron accepte de rester dans l'Union européenne, mais le Premier ministre veut imposer ses conditions. En face, la France et l'Allemagne refusent de céder trop de terrain sur les conditions imposées aux États membres pour ne pas fragiliser la politique continentale. C'est un véritable "grand-écart" qui se joue à Bruxelles en ce moment pour éviter le scénario du "Brexit", la sortie du Royaume-Uni de l'Union. Il faut agir vite, car David Cameron a déjà promis un référendum sur la question. "Tous les référendums sur la question européenne se sont tous terminés sur un rejet. (...) Quand vous organisez un référendum, vous avez le nom 'Europe' sur le bulletin de vote, les électeurs aiment bien donner un coup-de-poing contre l'Europe", analyse Denis MacShane ancien ministre des Affaires européennes de Tony Blair.

Le Premier ministre britannique avait promis cette consultation populaire il y a trois ans pour calmer les eurosceptiques au sein de son parti. Il doit maintenant négocier et obtenir un résultat rapide. "Il veut que l'Europe octroie des concessions pour rentrer et dire que les rapports entre le Royaume-Uni et l'Union ont changé avec ses négociations. (...) Cela dépend de l'accord qu'il fera" et en cas d'issue favorable pour David Cameron, "ce sera à lui de mener une campagne très difficile pour convaincre les Britanniques", explique Denis MacShane.

Le scénario du "Brexit" aurait des effets sur la crédibilité de l'Union européenne et sur le quotidien des Britanniques. "Pour le reste de l'Europe, ce serait une catastrophe. Déjà en France, Marine Le Pen et tous les souverainistes vont réclamer le même droit pour les Français (...) et c'est la même chose pour les autres pays où les populismes gagnent en force", détaille l'ancien ministre travailliste. "Pour nous en Grande-Bretagne, on va perdre le marché unique et la citoyenneté européenne qui permet à chaque Britannique d'habiter en France, Espagne ou Italie sans le moindre souci", ajoute-t-il.

Si cette sortie est officialisée outre-Manche, cela aura surtout des conséquences néfastes au niveau international. "Ce serait une énorme victoire pour Vladimir Poutine qui déteste l'Union européenne", estime Denis MacShane et ce serait "très inquiétant pour les États-Unis, car une Europe divisée est un mauvais signal envoyé au reste du monde".

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