C’était du niveau de la cour de recréation. Hillary Clinton et Donald Trump se sont affrontés lors d'un deuxième débat à Saint Louis dans le Missouri dimanche 9 octobre dans le cadre de la course à l'élection présidentielle qui aura lieu le 8 novembre. Un débat marqué par des polémiques à répétition. Donald Trump, affaibli par des propos sexistes tenus en 2005 et qui ont été divulgués par le Washington Post, s'est défendu en attaquant vivement son adversaire sur les frasques sexuelles de son époux, Bill Clinton, également ancien président des États-Unis.
Le niveau du spectacle qu'ont proposé les deux candidats n'a pas été très élevé. Les Américains ont un mot pour cela : "bully", celui qui tyrannise les autres. C’était Trump la petite brute et Clinton la première de la classe, qu’il cherche à intimider. La petite brute est venue avec des renforts dans la salle, des femmes qui accusent Bill Clinton de les avoir agressées sexuellement.
Donald Trump a organisé avec elles une conférence de presse en direct sur Facebook juste avant le débat.
Le candidat républicain a ensuite tenté en vain de les installer dans l’espace réservé aux familles des candidats.
Trump a voulu ainsi détourner l’attention des propos obscènes réapparus pendant le weekend, un enregistrement audio dans lequel il se vante de pouvoir "empoigner la chatte" des femmes comme il veut car il est une "star" : "Je n’en suis pas fier. Je m’excuse, mais ce sont des propos de vestiaires", s'est-il défendu.
Donald Trump a tenté de détourner l’attention en parlant de Daesch. Il s'est ensuite attaqué à l’ancien président. "Si vous regardez Bill Clinton. Bien pire. Moi ce sont des mots, lui des actes. Bill Clinton a abusé de femmes. Hillary Clinton a attaqué ces mêmes femmes. C’est scandaleux, et elle devrait avoir honte".
Sur plusieurs sujets, ça a été sur le mode du "celui qui le dit qui l’est", comme à l’école. Le cancre pleurniche parce que les journalistes favorisent la bonne élève.
Il a traité Hillary Clinton de "diable".
Il l'a accusé d'avoir le coeur plein de haine.
Il l'a même menacé de l'envoyer en prison.
Hillary Clinton l'a pris de haut en refusant de répondre à ses attaques, en reprenant cette phrase de la très populaire Michelle Obama à la convention.
"Donald qui parle des femmes, ce qu’il pense des femmes, ce qu’il fait aux femmes, Ça représente exactement qui il est", a taclé Hillary Clinton.
"La
question à laquelle doit répondre notre pays : ce n’est pas qui nous sommes. Il
est inapte pour être président". Même
sans le son, c’était éloquent. Sur scène, il l’interrompt et impose sa présence
massive comme pour l’impressionner, et elle fait des allers-retour devant lui,
empiète sur son territoire, pour lui faire perdre ses nerfs. On
avait même l’impression que Hillary Clinton faisait en sorte de se placer
devant lui pour qu’il soit, derrière elle, dans le champ des caméras.
- Contrairement au premier débat, ils ne se sont pas serrés la main au début de l'affrontement. Mais ils l’ont fait à la fin.
- La dernière question était vraiment intéressante, posée par un Américain du
panel : il a demandé à chacun des candidats de citer une qualité chez l’autre. Hillary Clinton a reconnu qu’il a bien élevé ses enfants, talentueux, qui jouent un rôle
important dans la campagne, et que ça dit beaucoup de choses de lui.
Donald Trump a, lui, salué le fait que son adversaire soit une combattante qui n’abandonne jamais.
- Selon le premier sondage CNN/ORC juste après le débat : 57% des sondés estiment que Clinton remporte le débat, 34% pensent que c’est Donald Trump.
-
Ivan Couronne, de l’AFP, était dans l’avion de la candidate au retour du
Missouri pour New York. Hillary Clinton est venue dire quelques mots aux journalistes,
pour dénoncer les mensonges de son adversaire. Elle
a indiqué avoir hâte que l’avion décolle pour "boire un verre".
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