Chine : un artiste de Corée du Nord privé d'exposition

Un artiste transfuge nord-coréen a vu son exposition annulée dimanche à Pékin. Le démantèlement a été ordonné par les autorités chinoises, selon les médias.

Une exposition dans un musée de Pékin, en juin 2014. L'artiste présenté est Xu Beihong.

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Un artiste transfuge nord-coréen a vu une exposition qui lui était dédiée annulée à Pékin dimanche, le jour-même de son vernissage. Les autorités chinoises seraient à l'origine de cette annulation, selon les médias.

Sun Mu, qui utilise un pseudonyme pour se protéger, s'est enfui de Corée du Nord en 1998. Il brocarde la propagande du régime de Pyongyang dans ses peintures souvent satiriques. Selon des annonces antérieures, son exposition à Pékin devait être inaugurée dimanche à la galerie "Yuan Dian" (Yuan Art Museum) dans le nord-est de la capitale, et se poursuivre jusqu'au 26 août.

Mais "la police chinoise a empêché (dimanche) le public d'entrer dans le musée, a fait retirer les oeuvres (de l'artiste) et décrocher les affiches publicitaires" suspendus sur la façade de la galerie, selon l'agence sud-coréenne Yonhap.

Références au programme nucléaire de Pyongyang

Lundi, un panneau annonçait à l'entrée de la galerie, un bâtiment de béton, d'acier et de verre: "L'ouverture de l'exposition a été, pour plusieurs raisons, suspendue. Merci de votre compréhension." "L'exposition a été annulée pour des raisons internes", a indiqué Mme Yu, une employée de la galerie. Elle a ajouté que la direction des lieux travaillait sur d'autres projets, et s'est refusée à offrir des précisions sur le contenu de l'exposition annulée.

Les oeuvres de Sun Mu prévues pour l'exposition pékinoise devaient avoir pour thème les trois couleurs rouge, blanc et bleu, "qu'on retrouve dans les drapeaux des six pays au coeur de la situation très compliquée de la péninsule coréenne" - Corées du sud et du nord, Etats-Unis, Russie, Chine et Japon. Il s'agit des six pays participant à des négociations en cours sur le programme nucléaire de Pyongyang.

Toute référence à l'exposition avait disparu lundi du site internet de la galerie. Pékin, qui effectue un contrôle étroit sur les expositions d'art contemporain dans le pays, reste le principal soutien du régime nord-coréen.

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