Selon une enquête du journal Financial Times, quelque 3.000 élèves de Zhengzhou, une ville du centre de la Chine, ont travaillé jusqu'à 11 heures par jour dans une usine du taïwanais Foxconn, premier sous-traitant mondial des géants de l'électronique. Mercredi 21 novembre, Apple a reconnu que ces étudiants "apprentis" travaillaient illégalement et a assuré avoir pris "des mesures immédiates".
Issus d'un lycée professionnel destiné à former des employés pour le secteur ferroviaire, ces jeunes étudiants étaient contraints d'accomplir cette "expérience de travail" dans l'usine de Foxconn pour obtenir leur diplôme, selon six étudiants interviewés par le quotidien. Ils étaient cependant dépêchés afin d'accélérer la production d'iPhone X.
"Nous pouvons confirmer que les étudiants ont travaillé de façon volontaire, qu'ils ont été indemnisés, qu'ils bénéficient de prestations sociales. Mais ils n'auraient pas dû être autorisés à faire des heures supplémentaires", a réagi la marque à la pomme dans un communiqué.
De fait, la disposition est contraire au code de travail chinois. "Quand nous avons découvert que certains étudiants avaient été autorisés à faire des heures supplémentaires, nous avons pris des mesures immédiates. Une équipe d'experts est sur place pour élaborer avec la direction des mécanismes garantissant que les standards appropriés sont appliqués", a insisté Apple.
Zhengzhou, capitale de la province du Henan, est une région fournissant une abondante main-d'oeuvre aux usines chinoises. Elle y abrite depuis des années un important complexe industriel de Foxconn.
Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que le taïwanais est épinglé. Il l'a été de nombreuses reprises ces dernières années sur les conditions de travail dans ses usines chinoises, alimentant les questions sur la façon dont sont fabriqués les iPhones dans le pays. Le recours momentané à de jeunes étudiants pour doper les effectifs et accélérer la production avant le lancement d'un nouveau modèle est une pratique ancienne.
En 2010, le département provincial d'éducation du Henan avait ainsi lui-même organisé des "stages" pour 25.000 élèves de lycées professionnels dans une usine de Foxconn à Shenzhen, dans le sud du pays, avait rapporté à l'époque le quotidien pékinois Xin Jing Bao. La participation à ce "stage" maigrement rémunéré était obligatoire pour obtenir son diplôme, précisait le journal.
De même, en 2013, la presse chinoise avait rapporté qu'une université technologique de Xian, dans le centre de la Chine, avait obligé des étudiants à travailler comme apprentis pour Foxconn dans le Shandong, ville de l'est, pour valider leur diplôme. Ces étudiants étaient affectés à des chaînes d'assemblage pour la PlayStation de Sony, sans aucun lien avec leur cursus, et s'étaient vu forcés à travailler 11 heures par jour.
Foxconn avait alors reconnu que ces heures supplémentaires enfreignaient le "code de conduite" de l'entreprise, et affirmé avoir pris ses dispositions pour remédier à ces "dysfonctionnements".
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