En Catalogne, l'indépendance est déclarée... mais pour plus tard. Le leader de l'exécutif Carles Puigdemont a déclaré mardi 10 octobre que "la Catalogne sera un État indépendant sous la forme d'une République". Mais il a, dans le même temps, suspendu le processus d'indépendance afin de négocier avec Madrid. Ce n'est pas un recul. Carles Puigdemont fait de la politique. Mardi soir, il a surtout fait du théâtre, de la mise en scène, avec un petit côté matamore quand il dit "On a gagné l'indépendance, c'est acté, mais on va prendre notre temps pour arriver à nos fins, on ira jusqu'au bout, mais rien ne presse". En gros, il dit : "Je pourrais déclarer la guerre mais si je le fais maintenant je vais perdre, parce ce n'est pas le bon tempo, cela générerait encore plus de tension".
Carles Puigdemont sait que s'il est fort d'un scrutin populaire (que l'on peut discuter, parce que certes il y a eu 90% de votants pour le "oui" à l'indépendance, mais avec 43% de participation), il sait également que s'il claque la porte brutalement aujourd'hui, il est non seulement sous le coup de l'article 155 (qui dit que Madrid peut reprendre le contrôle de la Catalogne), mais il se retrouve aussi avec des entreprises qui font leurs valises et une Europe qui ne veut pas discuter avec lui. Ce qu'il veut là c'est éviter la crise, éviter la brutalité, l'escalade. Mais ce qu'il cherche en réalité, c'est à instaurer un rapport de force avec Madrid et à leur pourrir la vie.
Dans ce dossier, la position de la France c'est de dire qu'il y a "un coup de force de la part des Catalans" (ce sont les mots d'Emmanuel Macron). Évoquer l'indépendance de la Catalogne serait faire trop d'honneur à Carles Puigdemont. Paris n'accompagne pas la volonté d'indépendance de la Catalogne. La position française ne peut être que celle-la. Dans notre Constitution, il est écrit que la République est "une et indivisible". Ce qui est également écrit dans la Constitution espagnole. Mais à la différence de la France, la Constitution espagnole reconnait "le droit à l'autonomie des nationalités et des régions".
On ne peut pas comparer les situations espagnole et française. Chez nous d'abord, il y a plus de revendications d'autonomie que d'indépendance. Encore que saviez-vous qu'il y avait des indépendantistes en Savoie ? (ne les appelez pas les Savoyards, ils sont des "savoisiens"). Il y en a aussi dans le Limousin, figurez-vous ! On ne peut pas dire que ça n'arrivera jamais. Il y a aura toujours parmi les Français ceux qui se sentiront d'un pays et ceux qui se revendiqueront d'abord d'une région.
Il ne faut pas rester sourd à certaines revendications, notamment culturelles, mais rappeler sans cesse qu'au-dessus de cet assemblage régional, il y a d'abord la nation.
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