Le débat est lancé depuis de nombreuses années et son dénouement est proche. Dans dix semaines, on saura si oui ou non, le Royaume-Uni (Grande Bretagne et Irlande du Nord) restera membre de l'Union Européenne. La campagne du référendum sur un éventuel "Brexit" (contraction de Britain : Grande-Bretagne ; et exit : sortie) est officiellement ouverte depuis le vendredi 15 avril mais la question du maintien dans l'UE est abordée régulièrement depuis son adhésion en 1972.
Le jeudi 23 juin, les Britanniques (mais aussi tous les citoyens de pays membres du Commonwealth dont l'Irlande, Malte, Gibraltar et Chypre habitant sur le territoire) vont ainsi participer à un vote qui sera scruté de près par tous les autres pays européens. Le sentiment d'appartenance à l'Union Européenne n'a jamais été outrageusement majoritaire outre-Manche, mais le premier ministre britannique, David Cameron, s'est engagé en faveur du maintien du Royaume-Uni.
C'est toutefois lui qui,sentant monter la grogne des eurosceptiques dans son propre camp du parti conservateur (droite), a proposé et promis ce référendum. Ainsi, le fantasque et populaire maire de Londres, Boris Johnson (conservateur), fait campagne dans tous le pays en faveur d'un Brexit.
David Cameron, un temps légèrement eurosceptique, s'est engagé en faveur d'un maintien du Royaume-Uni et a le soutien du monde de la finance, des autres dirigeants européens et même de Barack Obama. Mais le contexte actuel de menaces d'attentats et de crise de l'immigration a changé la donne. Les Britanniques pro-UE craignent que le référendum tourne à un vote contre les migrants.
La poste de David Cameron est également en jeu dans ce scrutin, alors que le référendum pourrait tourner à un vote contre sa personne. L'affaire des Panama Papers, qu'il a mal gérée - il a été contraint d'avoir avoir détendu des comptes offshore de son père après avoir affirmé le contraire -, est un autre élément qui peut influencer l'opinion publique au moment de glisser le bulletin dans l'urne.
Les sondages annoncent un vote serré. Les deux camps sont crédités de 50% des voix chacun, alors que les discussions portent jusqu'ici surtout sur l'économie et l'immigration. Le taux de participation sera un élément clé du résultat. Les derniers sondages (ci-dessous YouGov) montrent que beaucoup ont déjà fait leur choix mais que 16% des votants ne savent pas encore ce qu'ils vont faire.
Comme cela s'est déjà vérifié au cours de précédents référendums, c'est souvent l'opposition qui est la plus encline à se mobiliser dans la campagne, et dans les urnes. Denis MacShane, ministre britannique des Affaires européennes, craint donc un "remake" du référendum français sur la ratification de la Constitution européenne de 2005, comme il l'a expliqué sur RTL le 20 février dernier.
Les polémiques autour de ce scrutin sont nombreuses tant le débat est passionné en terres britanniques. L'une d'entre elles a particulièrement mobilisé l'attention des politiques et des médias cette semaine. Elle concerne le dépliant pro-UE envoyé à 27 millions de foyers par le gouvernement de David Cameron.
Le Premier ministre a essuyé un vent de critiques de la part des pro-Brexit après l'annonce du coût total de l'impression et de la distribution de ces tracts : près de 9 millions de livres (11 millions d'euros). Une dépense publique qu'il assume totalement. Selon lui, il s'agit d'argent "bien dépensé". Nigel Farage du parti populiste UKIP juge la démarche "scandaleuse". Certains membres du parti conservateur n'approuvent pas non plus cette pratique.
Le scénario d'un "Brexit" est redouté et serait un signe de délitement de l'Union européenne. Les conséquences économiques pourraient être nombreuses. Un "Brexit" serait synonyme d'un "ralentissement des échanges économiques avec la Grande-Bretagne", selon François Lenglet. Pour Jean-Pierre Raffarin, invité de RTL vendredi 15 avril, un Brexit aurait une forte influence sur la France : "Vous allez voir, si les Anglais sortent de l'Europe, vous allez avoir aussi, l'aspiration d'un Frexit".
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