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Boris Nemtsov : ce que l'on sait de l'assassinat de l'opposant russe à Moscou
L'opposant au gouvernement de Vladimir Poutine a été abattu de quatre balles dans le corps, à quelques pas du Kremlin.
Le fervent opposant à Vladimir Poutine, Boris Nemtsov, a été abattu de quatre balles dans le corps, alors qu'il se trouvait à quelques mètres du Kremlin. Dès l'annonce dans les médias de son meurtre, les réactions internationales se sont multipliées pour condamner cet assassinat. François Hollande a dénoncé un "assassinat odieux". Quant à Barack Obama, il appelle les autorités à enquêter sur "un meurtre brutal". En réponse, Vladimir Poutine a promis "de tout faire pour châtier les responsables de ce crime".
Un meurtre "minutieusement planifié"
Selon les premiers éléments de l'enquête, l'assassinat de l'ancien vice-Premier ministre, Boris Nemtsov, en plein centre de Moscou a été "minutieusement planifié", ont estimé samedi les enquêteurs russes. "Il ne fait aucun doute que ce crime a été minutieusement planifié, tout comme le lieu choisi pour le meurtre", sur le Grand pont de pierre, juste à côté du Kremlin, a écrit le Comité d'enquête russe dans un communiqué.
"Selon toute vraisemblance, l'arme qui a été utilisée est un pistolet Makarov", une arme de poing en service dans les forces de police et l'armée russe et par conséquent très répandue, poursuit le communiqué. Les enquêteurs ont ainsi retrouvé sur les lieux du meurtre six douilles de munition de calibre 9 mm, mais qui proviennent de différents fabricants, ce qui rend plus difficile de déterminer leur origine.
Menacé de mort après "Charlie Hebdo"
"Boris Nemtsov se rendait avec sa compagne à son appartement, qui est situé non loin du lieu des faits. Il est évident que les organisateurs et les auteurs de ce crime étaient informés de son trajet", a conclu le Comité, chargé de l'enquête.
Parmi les pistes étudiées, le Comité d'enquête avance aussi la piste islamiste. Après les attentats de Paris début janvier, l'ancien vice-Premier ministre russe avait apporté son soutien au journal satirique, Charlie Hebdo. L'opposant à Vladimir Poutine a alors reçu des menaces de mort.
Différentes pistes étudiées
Mais la piste islamiste n'est pas la seule envisagée par les enquêteurs. Les premiers regards se sont évidemment tournés vers le Kremlin alors qu'une marche de contestation devait se tenir ce dimanche à Moscou. La piste d'un assassinat lié au conflit ukrainien est également envisagée, l'opposant ayant publiquement appelé les Russes à protester contre "l'agression russe en Ukraine". "Tout le monde sait que parmi les parties prenantes au conflit se trouvent des individus très radicaux, qui ne répondent à aucune autorité", a déclaré le porte-parole du Comité, Vladimir Markine.
Les internautes russes sont pour leur part nombreux à citer une interview accordée début février par Boris Nemtsov au site internet Sobessedniki.ru, dans laquelle l'opposant avouait craindre pour sa vie à cause de ses prises de position contre Vladimir Poutine.
Samedi, le président russe a assuré que "tout sera fait pour que les organisateurs et exécutants de ce crime lâche et cynique reçoivent le châtiment qu'ils méritent". Des réponses attendues par Vladimir Poutine et l'ensemble des personnes participants à la marche d'hommage organisée en lieu et place de la manifestation initiale. Des milliers de personnes sont attendues alors que les hommages se multiplient à Moscou.
