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Boris Nemtsov, au Pushkinskaya Square à Moscou, le 5 mars 2012
Crédit : AFP
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Il était l'un des plus fervent opposant politique de Vladimir Poutine. Le combat de Boris Nemtsov contre le président russe s'est arrêté dans la nuit de vendredi à samedi, abattu par quatre balles dans le corps à quelques mètres du Kremlin. Il incarnait la génération de jeunes réformateurs des années 1990 et s'était imposé comme l'un des chefs de file de la vague de contestation sans précédent qui avait marqué la campagne électorale de Vladimir Poutine, en 2011-2012, lorsqu'il briguait un troisième mandat présidentiel.
Physicien de formation, Boris Nemtsov avait commencé sa carrière peu avant l'effondrement de l'URSS, élu en 1990 au Soviet suprême, le Parlement soviétique. Commence alors une ascension fulgurante. Après avoir été gouverneur de la région de Nijni-Novgorod (400 kilomètres de Moscou), il se fait un nom sous la présidence de Boris Eltsine, comme ministre réformateur.
De mars 1997 à août 1998, il avait obtenu le poste de vice-Premier ministre chargé du secteur énergétique et des monopoles, secteur très convoité, ce qui lui valait d'être régulièrement dénoncé par le Kremlin comme un homme politique lié aux oligarques. Boris Eltsine, dont il était très proche, avait un temps envisagé d'en faire son dauphin, avant de lui préférer le chef du FSB (ex-KGB), Vladimir Poutine.
Limogé en août 1998, Boris Nemtsov bascule alors dans l'opposition lorsque son rival devient président. Aux législatives de 1999, l'opposant est élu à la Douma et rejoint le parti libéral SPS. Son opposition au pouvoir se fait de plus en plus tranchante après les élections législatives de 2007, qu'il dénonce comme "les plus malhonnêtes de l'histoire de la Russie".
Un an plus tard, après avoir échoué à se présenter à l'élection présidentielle comme candidat unique de l'opposition, il fonde son propre mouvement, Solidarnost, notamment sous l'égide de l'opposant et ex-champion d'échecs Gary Kasparov. Mais c'est surtout aux côtés d'Alexeï Navalny, un autre opposant des plus déterminés, que Boris Nemtsov s'affiche comme figure de proue de l'opposition.
Jusqu'au dernier moment, il aura donc vécu son rôle d'opposant. Il y a deux semaines, il confiait dans une interview à un hebdomadaire russe sa peur d'être assassiné. À l'antenne d'une radio moscovite trois heures à peine avant sa mort, l'ancien ministre appelait les auditeurs à manifester dans un discours enflammé sur l'Ukraine et le président Vladimir Poutine.
"La cause de la crise, c'est l'agression (de l'Ukraine), qui a été suivie des sanctions, puis des fuites de capitaux, tout ça à cause de l'agression insensée contre l'Ukraine que mène Poutine", dénonce celui qui, comme Kiev et les Occidentaux, assure que Moscou a envoyé des troupes soutenir les séparatistes prorusses dans l'est du pays, ce que le Kremlin a toujours démenti.
D'une voix grave, le ton sérieux, l'opposant a présenté ses propositions pour "changer la Russie", signant là son testament politique.
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