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Arabie saoudite : festival de cinéma dans un pays sans salles obscures
Dès vendredi s'ouvre le deuxième festival du 7ème art en Arabie saoudite, un pays qui interdit les salles de cinéma.
Un ticket d'entrée pour la comédie "Manahi", lors de la première édition du festival, à Jeddah, en 2008 (archives).
Crédit : Omar Salem / AFP
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Il n'y a pas de salles de cinéma en Arabie saoudite et pourtant on s'apprête à dérouler le tapis rouge pour le deuxième festival du film qui s'ouvre vendredi à Dammam, dans l'est du royaume.
Plus de 60 productions, dont des courts-métrages sont en lice pour le palmier d'or dans les catégories fiction, documentaires et films d'étudiants. La cérémonie de clôture sera rehaussée de la présence de célébrités du monde de la télévision et du cinéma de plusieurs pays arabes, a indiqué le directeur du festival, Ahmed al-Mulla.
L'Arabie saoudite pratique une version austère de l'islam qui interdit les salles de cinéma et la consommation d'alcool, mais Ahmed al-Mulla parvient malgré tout à organiser ce festival, qui est à sa deuxième édition en sept ans, en clamant que les films célèbrent "l'amour de la vie".
Des réalisateurs qui n'habitent plus en Arabie saoudite
Parallèlement aux projections, des ateliers d'écriture pour le cinéma, de musique et de mise en scène sont prévus ainsi que des interventions de professionnels de la région. Parmi les invités figure Haifaa al-Mansour, première réalisatrice saoudienne mais comme elle vit hors d'Arabie saoudite, sa participation n'a pas été confirmée.
Sorti en 2013, son film Wadjda, a été le premier long-métrage saoudien à être proposé aux nominations aux Oscars, dans la catégorie films étrangers, mais n'a pas été retenu. Il décrit l'histoire d'une fillette rebelle qui rêve de posséder une bicyclette dans un pays qui interdit la mixité et limite les droits des femmes.
Sans salles de cinéma, il est difficile de projeter des films en public en Arabie saoudite mais beaucoup de productions se diffusent sur YouTube, indique Ahmed al-Mulla. Des projections privées peuvent également avoir lieu.
Ahmed al-Mulla explique que le festival de cette année est organisé par une ONG, la "Société pour la culture et l'art". Les films seront ainsi projetés dans une salle de 600 places de l'ONG organisatrice et l'entrée est gratuite.
Si Ahmed al-Mulla affirme qu'il n'y a eu aucune censure préalable, il concède que le festival tient à respecter la culture et les traditions locales.
