Affectée par la crise du pétrole, l'Algérie souffre économiquement. Ses comptes sont à sec et pour les renflouer la ministre de la solidarité sociale, de la famille et de la condition des femmes a eu cette idée : que les femmes mariées et hauts fonctionnaires rendent leur salaire à l'État car, ayant un mari pour les entretenir, elles n'en avaient, au final, pas réellement besoin.
Au gouvernement depuis 2013, Mounia Meslem a exposé son idée le 30 novembre dernier à la chaîne de télévision privée El Bilad. Interrogée sur la question de l'austérité dans laquelle est plongé le pays et les possibles sacrifices du gouvernement, la ministre a ainsi répondu : "J'ai dit que s'il fallait que l'on donne tout notre salaire mensuel, et j'ai parlé spécialement des femmes cadres de l'État qui sont mariées, ce serait avec plaisir. Il est clair que ce n'est pas ce salaire qui nous fait vivre. Il y a nos maris qui s'occupent de nous".
Une déclaration qui a été plus que mal reçue sur les réseaux sociaux, entraînant colère et moqueries des internautes estimant que la ministre sapait ici des années de lutte pour l'égalité entre hommes et femmes. En Algérie, une loi de 1984 instaurait le code de la famille, inspiré de la la charia, la loi islamique. Un tournant dans le recul de l'égalité entre hommes et femmes. La femme a alors été reléguée au statut de mineure, subordonnée aux décision de son mari, et la répudiation réintroduite. Une première réforme en 2005 tendait à renverser la tendance en instaurant un quota dans les assemblées élues, mais l'accès des femmes au travail reste quand même limité.
Mounia Meslem avait pourtant elle-même rappelé et dénoncé ces inégalités le 23 novembre dernier. Lors d'un atelier sur l'autonomisation économique de la femme en milieu rural, la ministre avait indiqué que l'accès des algériennes au monde du travail ne dépassait pas les 19 %, selon elle "un taux insignifiant par rapport au nombre des diplômées universitaires", comme le rapportait l'agence de presse nationale APS. Mounia Meslem avait également rappelé que 65 % des diplômés universitaires étaient des femmes et exhortait les autorités à "fournir davantage d'efforts en vue de permettre à la femme algérienne d'accéder au monde du travail, notamment dans le cadre de la nouvelle dynamique de l'État visant à l'édification d'une économie forte et diversifiée".
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