Alexandra Szacka : "Guerre ou pas, la liberté de penser n'est pas négociable"

L'Assemblée nationale a largement adopté la semaine dernière le projet de loi de "lutte contre le terrorisme", qui crée notamment une interdiction de sortie du territoire pour empêcher le départ de jeunes Français candidats au jihad vers la Syrie. Pour Alexandra Szacka, "c'est dans un rare moment de consensus national que les députés de tous bords ont laissé tomber des pans entiers des libertés fondamentales".

L'éditorialiste constate que si le Syndicat de la magistrature, la Ligue des droits de l'homme ou encore Reporters sans frontières ont dénoncé l'adoption d'une loi "liberticide", on a assisté à aucun sursaut citoyen. La décapitation de Hervé Gourdel a rappelé à la France et au monde que dans cette guerre, tous les coups sont permis. "Ce n'est pas d'hier que nous troquons des espaces de liberté pour notre sécurité en temps de guerre", ajoute-t-elle.

La garantie de notre victoire sur le terrorisme se trouve dans notre liberté de penser

Alexandra Szacka

Alexandra Szacka estime, en revanche, qu'il y a des libértés non négociables, comme la liberté de penser ou la liberté d'opinion. "La lutte contre le terrorisme peut facilement déraper et se transformer en hystérie, où il n'y a plus que des bons et des méchants", rappelle-t-elle. Et de conclure : "La garantie de notre victoire sur le terrorisme se trouve dans notre liberté de penser".