Alain Duhamel : l'offensive diplomatique de François Hollande sur Daesh

Dix jours après les attentats de Paris, le président François Hollande a engrangé lundi le soutien de Londres à sa lutte contre le groupe Etat islamique, alors que des chasseurs-bombardiers français ont frappé en Irak à partir du porte-avions Charles de Gaulle. Le chef de l'État va s'entretenir cette semaine avec Angela Merkel, Barack Obama, Vladimir Poutine, et Xi Jinping : des travaux diplomatiques d'envergure, d'une ampleur quasiment inédite sous la Vème République.

Il y a eu une offensive "constitutionnelle, législative, policière, financière" et là "c'est la diplomatique", commente Alain Duhamel à propos de la démarche de François Hollande. "Cela démontre qu'il s'y investit totalement" explique t-il, rappelant la volonté du président de la République de constituer une coalition unique pour éradiquer Daesh. Le chef de l'État a déjà fait voter une résolution aux Nations Unies, adoptée à l'unanimité. Pour Alain Duhamel, une telle issue était "inimaginable" il y a un mois.

Même les Anglais nous aiment maintenant. Peut-être parce qu'ils nous aiment blessés

Alain Duhamel

Le journaliste rappelle que "des progrès ont été faits", avec le retour de l'Iran et de la Russie, l'implication croissante de la Turquie, et les manifestations d'intention des pays européens, au premier rang desquels la Grande-Bretagne. Les obstacles subsistent cependant, à l'image du rôle trouble des monarchies pétrolières dans le conflit, qui "ne sera pas une promenade militaire". Pour Alain Duhamel, les derniers événements viennent contredire le "recul de la France" présenté depuis "30 ans". "Il suffit de voir les réactions aussi bien en janvier qu'ici" analyse Alain Duhamel : "Même les Anglais nous aiment maintenant. Peut-être parce qu'ils nous aiment blessés".