Accord de paix de Minsk : Alexandra Szacka revit "le jour de la marmotte"

L'accord de paix signé jeudi 12 février à Minsk, après une nuit marathon de négociations entre dirigeants allemand, français, ukrainien et russe, rappelle à Alexandra Szacka le film Un jour sans fin, de Harold Ramis, que l'on appelle Le jour de la marmotte au Québec.

"Comme Bill Murray, j'ai l'impression de revive sans cesse le même scénario", explique la journaliste. En 2008, alors qu'elle couvrait la guerre russo-géorgienne pour la radio canadienne, elle se souvient  que le Kremlin avait annoncé l'arrivée imminente de Nicolas Sarkozy.

Le chef de l'État de l'époque avait réussi à obtenir à l'arraché un accord de paix entre les deux belligérants, au terme de cinq jours de combats et de 1.600 morts. "Le retour des armées sur les positions antérieures au conflit figurait en toutes lettres dans l'accord", affirme-t-elle.

"Cela n'a jamais été respecté. Trois ans plus tard, Nicolas Sarkozy reprochait encore à Moscou se engagements non-respectés et dénonçait les intimidations du Kremelin", se souvient Alexandra Szacka.

Croyez-vous vraiment que cette fois Vladimir Poutine va respecter ses engagements ?

Alexandra Szacka

"Aujourd'hui, c'est un scénario similaire, mais avec une position de Moscou consolidée. Il aura fallu 5.000 morts pour que François Hollande parvienne à un accord de paix, et encore avec l'aide de la chancelière allemande", note la journaliste.

"Croyez-vous vraiment que cette fois Vladimir Poutine va respecter ses engagements ?", interroge-t-elle sans grand espoir. "Combien d'accords de paix encore auxquels on va faire semblant de croire avant de comprendre que la Russie est rendue dans une autre dimension ?", demande-t-elle encore.