Ex-otages au Cameroun : "Je n'ai pas de haine envers mes ravisseurs", dit Tanguy Moulin-Fournier

DOCUMENT RTL - L'ex-otage français au Cameroun est revenu sur sa détention et son retour à la normale pour la première fois depuis sa libération en avril dernier.

Orly : le Président Français François Hollande, accueil les ex-otages Tanguy Moulin-Fournier et son frère Cyril Moulin-Fournier, à leur arrivé de Yaounde, le 20 Avril 2013 à l'aéroport d'Orly

Crédit : THOMAS SAMSON / AFP

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Avec sa femme, son frère et ses quatre enfants, il a été enlevé au Cameroun par la secte Boko Haram le 19 février 2013. Libérés après deux mois de détention par le groupe islamiste, ils sont rentrés en France dans la nuit du 19 au 20 avril 2013. Depuis, Tanguy Moulin-Fournier ne s'était pas exprimé. "Je n'ai pas de haine envers mes ravisseurs", affirme-t-il ce lundi au micro de RTL.

"Ce n'est pas eux qui ont gagné, c'est nous qui avons été plus forts", continue-t-il. "Les choses que ces hommes-là ont fait sont criminelles. Encore plus parce qu'ils se sont attaqués à des enfants. Maintenant, je n'ai pas de haine contre ces gens-là. Je ne veux pas être enfermé dans la haine", explique-t-il.

Une dualité difficile à saisir

"Nous allons tous très bien", assure Tanguy Moulin-Fournier près de neuf mois après la libération de sa famille. "Il n'y a pas eu d'angoisse. Le jour où nous avons été libérés, la page a commencé à se tourner", poursuit-il. "Ce qui a été difficile à vivre, c'est de revenir en France, dans un endroit où beaucoup de gens avaient prié pour nous. Il fallait tout de suite essayer de remettre les enfants dans la vie normale : reprendre l'école, trouver une maison", précise-t-il. "Mais ce ne sont pas des angoisses".

"L'année a commencé sur les chapeaux de roue avec la libération du père Georges", se réjouit l'ex-otage. Un heureux évènement à l'occasion duquel beaucoup ont évoqué la compassion dont auraient fait preuve des membres de Boko Haram à l'égard de l'homme de foi, qui aurait soigné certains membres de la secte. Le prêtre a ensuite contredit cette version des faits, jugeant au micro de RTL que ses ravisseurs n'avaient "de compassion pour pas grand monde".

"Il n'a pas dit qu'ils n'étaient pas humains", poursuit Tanguy Moulin-Fournier. "Pris un par un, ils peuvent même être sympathiques mais demain, si la situation l'impose, ils viendront peut-être vous égorger. C'est cette dualité qui est très difficile à comprendre pour nous", précise-t-il. "Il a été nécessaire qu'on le rappelle aux enfants".