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Pourquoi la Californie est devenue la sixième économie de la planète
ÉDITO - Selon les chiffres officiels du Bureau of Economic Analysis, l'État le plus peuplé des États-Unis devancerait désormais la France.
Le pont du Golden Gate à San Francisco
Crédit : SIPA
Même si ce classement est très théorique, compte tenu du statut de la Californie qui n'est pas un État en tant que tel, il n'empêche. La valeur de la production du plus puissant des États de la Confédération est aujourd'hui de 2.200 milliards de dollars. Juste devant celle de la France qui, pourtant, redresse un peu la tête selon l'Insee à 2.180 milliards. Un écart minime, mais qui n'en est pas moins significatif et impressionnant. Cette performance est certes réalisée avec un dollar qui a repris du poids, mais c'est l'œuvre d'une population qui est 40% moins nombreuse que celle de notre pays.
Cette réussite est tirée par les nouvelles technologies. La Silicon Valley est un formidable tracteur de croissance. Tout comme Hollywood et ses industries du cinéma, de la télévision et des loisirs. Mais ces deux piliers ne doivent pas masquer la profondeur des forces de cet État qui concentre à lui seul 14% de la production de richesse américaine et qui vient de créer deux fois plus d'emplois que le Texas et la Floride réunis.
Il y a quelques années, on moquait cette Grèce américaine
Christian Menanteau
La Californie, on l'ignore trop souvent, est d'abord la première région industrielle d'Amérique : machines outils, robotique, textile, agroalimentaire, automobile, aéronautique et spatial, mais aussi raffineries et transformations des métaux. On ne produit pas que de la starlette sur la Côte Ouest. Par ailleurs, c'est un géant agricole avec des productions à très forte valeur ajoutée et une économie de matières premières puissante avec le pétrole et les terres rares.
C'est également une industrie du tourisme de grande ampleur : 250 millions de visiteurs l'an dernier. C'est enfin une terre d'élection de l'économie du savoir qui attire les meilleurs talents dans ses universités et ses labos de recherche. À l'exception des faibles réserves d'eau et de la forte pollution, c'est quasiment carton plein.
Il y a des leçons à tirer pour la France et l'Europe. On pense à la situation de faillite qui menaçait la Californie en 2010. À l'époque, cet État croulait sous les dettes. Le chômage atteignait 12%. Faute de budget, on coupait l'électricité dans les établissements publics. On moquait cette Grèce américaine. Grâce à des réformes souvent de simple bons sens qui ont relancé l'activité (+5,7% de croissance en 2015), qui ont installé le plein emploi moins de 5% de chômeurs et qui ont permis l'augmentation du salaire minimum de 50%, cet État dans l'État redresse ses comptes publics et investit tous azimuts.
