Les chiffres du ministère du Travail sont spectaculaires : le nombre des travailleurs détachés employés dans l’industrie en France a doublé en cinq ans. Ils éclairent de façon cruelle une double faiblesse française. D'abord une sévère défaillance de l’enseignement et de la formation professionnelle des jeunes dans notre pays. Ensuite - et nul ne l’ignore plus maintenant - le poids des charges sociales qui pèsent sur le travail : le rapport est de 1 à 4 avec la moyenne supportée par les salariés détachés des pays de l'Est, par exemple.
La conjonction de ces deux éléments donnent des résultats accablants : le nombre de travailleurs européens détachés en France a encore augmenté de 27% l’an dernier. Ce n’est pas anecdotique. Prenons l'exemple des chantiers navals de Saint-Nazaire. On y construit le plus beaux paquebots du monde. Il y a du travail pour plusieurs années et 30% des ouvriers qualifiés qui sont à l’ouvrage sont des travailleurs étrangers détachés. C’est dingue dans une région de tradition industrielle où le chômage dépasse 10%.
C’est un peu gênant à dire, mais sans ces salariés détachés (290.000 sont en contrats de détachement et plusieurs dizaines de milliers en intérim longue durée dans notre pays), nos entreprises auraient les pires difficultés à réaliser leurs grands chantiers. Prenez EDF. Elle n’a pu construire son terminal méthanier de Dunkerque, région pourtant dévastée par le chômage, que grâce à l’apport de salariés détachés. Et pas qu’un peu : 59% des techniciens et ouvriers qualifiés étaient étrangers.
L'Éducation nationale doit remettre à plat l’enseignement techniques et professionnelle en France
Christian Menanteau
Là comme ailleurs, il manque des soudeurs, des chaudronniers, des spécialistes de la robinetterie ou de la tuyauterie, des électro mécaniciens, des charpentiers, etc. Selon la Cour des comptes, les deux-tiers des entreprises de la filière électro-nucléaire française ont des difficultés de recrutement dans les métiers de l’industrie. Il y a moins de quarante candidats potentiels pour un poste alors qu’il y a 300 CV d’ingénieurs pour une place.
Le dossier est connu sous toutes ses coutures. L'Éducation nationale doit remettre à plat l’enseignement techniques et professionnelle en France. Les entreprises doivent valoriser les métiers qualifiés de l’industrie par l’apprentissage au sens noble et mieux utiliser les 34 milliards de la formation professionnelle. Quant à l’État, il doit cesser d’alléger systématiquement les charges sur les bas salaires au dépend des emplois qualifiés. En clair : vision, volonté et constance. Autant dire des ingrédients difficile à trouver sur le marché français.
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