"Autocars Macron" : Starshipper rejoint le réseau Ouibus
ÉDITO - La filiale de la SNCF Ouibus et le groupement de PME françaises Starshipper ont annoncé un rapprochement stratégique. Décryptage.
Le marché de l’autocar longue distance, confortable, régulier, moderne avec son Wifi et ses toilettes est en plein boom. C'est un véritable succès commercial : plus de trois millions de passagers en quelques mois. Un succès mais aussi casse-tête financier. Car les cinq grandes acteurs qui se sont lancés sur ce marché se battent à coup de tarifs plus bas que bas : 1 euro pour un Lille-Paris, 15 pour un Paris-Toulouse. Si c’est attractif pour les jeunes et les seniors les moins pressés, c’est horrible pour les finances de ces entreprises. La recette moyenne est de 3,30 euros aux 100 kilomètres par passager, contre 10 euros pour le train. À ce niveau, il est impossible de payer les frais fixes. Il faut donc limiter la compétition, pour mieux remplir les autocars et augmenter la rentabilité.
La bonne nouvelle c’est que la guerre des prix n’est pas terminée. Il reste trois compétiteurs en lice : l'Allemand Flixbus, l'Anglais Megabus et le Français Isilines. Ils opèrent 858 liaisons entre 150 villes en France. Sur ces nouvelles lignes, il faut attirer le voyageur, gagner des parts de marché et se faire sa clientèle. Le moyen le plus efficace sera toujours le prix.
La mauvaise nouvelle, c’est que cette période bénie des pionniers n’aura qu’un temps : le marché va se structurer. En Allemagne comme en Grande-Bretagne, où plusieurs dizaines de millions de voyageurs utilisent l’autocar, il y avait au lancement de dix à douze opérateurs. Il n’en reste aujourd'hui plus que trois. Les autres ont fermé boutique ou se sont fait absorber.
Vers la fin des trajets à 1 euro
Risque-t-on à terme de voir apparaître des monopoles comme pour le train, avec des répercussions sur les tarifs ? Dès que le partage de la clientèle sera stabilisée sur les grandes liaisons - aujourd'hui les trois principales relient Paris à Lyon, Lille et Rouen avec un outsider, le Lyon - Clermont-Ferrand -, dès que ce que les spécialistes appellent les parts de marché seront bien réparties, les transporteurs ajusteront le prix de leur ticket.
Il est donc peu probable que l’on trouve encore un Lille Paris à 1 euro dans quelques années. Mais en bonne logique économique, les tarifs devraient rester bas et très compétitifs. Il n’y a pas d'autre option pour ce moyen de transport : commercialement, c’est son principal atout.
Le bloc-notes
Total va se lancer sur le marché de l'électricité pour particuliers avec l'acquisition d'un fournisseur belge qui a déjà un million de clients.
La note du jour
00/20 à l’Urssaf de Bordeaux-Lac, qui employait sur son chantier de rénovation des ouvriers en situation illégale ; et 15/20 à l’Urssaf d'Aquitaine qui a ordonné un auto-contrôle de ce chantier.
