Il y a toujours quelque chose de pourri au royaume de la finance. Ces 6 milliards de pénalités, sanctionnent la dernière horreur financière en date. Celle que l’on croyait impossible : pervertir, au profit de quelques établissements, le marché des changes et des devise, qui est la place de transactions la plus sensible du monde. C'est celle qui traite quotidiennement les plus gros volumes financiers : 5.300 milliards de transactions tous les jours en moyenne.
Sur ces marchés, qui ont une telle importance économique, sociale et politique, six banques américaines, britanniques, suisses de taille mondiale, ont mis en œuvre des pratiques considérées par les autorités de contrôle comme "malsaines et dangereuses". Des parties où côté pile elles gagnaient, et côté face nous perdions.
Aucune leçon n’a été tirée de la crise financière de 2009. Depuis cette date, l’ensemble des magouilles mises à jour a entraîné plus de 230 milliards d'euros d'amendes. Une addition colossale qui, manifestement, ne perturbe pas les margoulins et les établissements financiers qui les hébergent. Il reste, en effet, encore en suspens plus de 70 milliards d'amendes en attente pour l'ensemble du secteur durant les douze prochains mois.
Il faut dire que cet univers vit en apesanteur. Les vingt-cinq plus gros gestionnaires de fonds spéculatifs américains se sont partagés 12 milliards de dollars de bonus l'an dernier. C’est plus que le total de tous les salaires des instituteurs des États-Unis. Les sommes amassées sont à ce point démesurées que les sanctions n’effraient pas grand monde.
Techniquement, les amendes sont toujours sauf très rares exceptions, facilement absorbées par les établissements financiers. Elles ne représentent au pire que 10% des profits. Mieux encore : la punition est souvent provisionnée, c’est-à-dire que les directions mettent en réserve de quoi régler les amendes. Ce qui permet de ne pas affecter outre mesure la distribution de dividendes et de tenir le cours de bourse.
Le pare-feu le plus dissuasif, c’est la condamnation pénale. Mais elle est rarement appelée. Ensuite il y a l'exclusion des marchés les plus juteux pour les banques reconnues coupables. Mais là, le chantage est facile. Ces établissements détiennent les plans d'épargne retraite des vieux Américains ou Britanniques. On ne leur fait donc pas trop mal.
Surtout, les banquiers sont enrobés de nitroglycérine. Si vous les secouez trop violemment, c’est le système financier tout entier qui est en danger. Une arme de dissuasion imparable qui fait que les autorités, les régulateurs et les juges frappent avec un marteau sans tête. Même pas mal !
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