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La résurgence des frontières en Europe

REPLAY / ÉDITO - David Cameron était jeudi 28 mai à Paris pour demander à François Hollande de le soutenir dans ses demandes vis-à-vis de l'Europe. Le Royaume-Uni n'a jamais été aussi près de rétablir ses frontières.

François Lenglet
Crédit : Damien Rigondeaud
La résurgence des frontières en Europe
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François Lenglet
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Le Premier ministre britannique, David Cameron, veut rétablir les frontières nationales du Royaume-Uni, c’est-à-dire ne plus se soumettre à la loi commune. Il voudrait ainsi que le Parlement britannique puisse contester une directive ou une législation nationale s'il le juge bon, alors qu'en principe, ce qui émane de Bruxelles est supra-national.

Il veut également être dispensé des règles de la supervision commune des banques, qui a été décidée récemment. La finance, pour le Royaume-Uni, c'est un joyau de la couronne. Elle représente 30% du PIB de Londres et 10% de celui du pays. Pas question de tutelle étrangère. Et il veut enfin limiter le bénéfices des allocations et des droits sociaux pour les étrangers vivant depuis moins de quatre ans en Grande Bretagne, même s'ils sont Européens. Alors que là encore, les textes et l'esprit du traité européen et de la "libre circulation" l'interdisent.

L'argument du référendum

Ça fait quarante ans que les Anglais demandent des exemptions. Et cette fois-ci, ils ont une bonne chance d'obtenir ce qu'ils veulent. C'est pour cela que David Cameron effectue une tournée dans les capitales européennes. Il a emmené avec lui un bon argument, avec lequel il exerce une sorte de chantage : il y aura bien un référendum en Angleterre sur l'appartenance à l'Europe, en 2016 ou 2017.

"Si je n'obtiens pas ce que je veux, dit-il, les Anglais voteront non et sortiront de l'Europe". Ce dont les autres pays ne veulent pas, car ils tiennent à la présence britannique au sein du continent. En plus, sur le fond, le climat a changé dans toutes les capitales. Les demandes de David Cameron ne sont plus si choquantes. Ce qu'il demande, va à rebours de l'Europe historique, l'Europe d'hier. Pas de celle d'aujourd'hui.

Un rejet contre l'intégration croissante

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Regardez le score des partis anti-européens dans toutes les élections récentes et dans tous les pays, ils font un carton ! On les appelle des populistes, cela recouvre des réalités très différentes d'un pays à l'autre. Mais le point commun, c'est la prééminence du national sur l'Europe. Et même chez les dirigeants officiels, le climat change. On a vu la chancelière Angela Merkel elle-même dénoncer les migrants qui profitent du système social allemand. Et regardez ce qui se passe en Grèce. L'hypothèse d'une sortie de l'euro est désormais ouvertement admise.

Sur tous les sujets, politiques ou économiques, c'est le retour des frontières nationales qui pointe. Est-ce c'est compatible avec l'Europe, tout ça ? Pas telle que nous l'avions imaginée, pas avec la petite phrase du traité fondateur, le traité de Rome, qui vise une "union toujours plus étroite" entre les pays membres. Une bonne partie des citoyens ne veut pas de cette union plus étroite, promue par la classe politique du continent, sans forcément être contre l'Europe. Du coup, ils se réfugient dans le vote populiste.

C'est un lent mouvement de rejet contre l'intégration croissante. Un mouvement qui a commencé il y a dix ans exactement, chez nous en France, avec le nom au référendum de 2005, celui des Pays-Bas et de l'Irlande. Un mouvement lent, mais puissant, de plus en plus bruyant, que l'Europe ne peut pas ignorer, ne doit pas ignorer. C'est pour cela que Cameron a de bonnes chances d'emporter la partie.

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