La banque du Vatican a vu ses bénéfices multipliés par 20 en 2014, à 70 millions d'euros. C'est le résultat d'une opération main propre qui avait été lancée par Benoit XVI, le pape démissionnaire, et poursuivie par François. Le souverain pontife actuel avait déclaré, en prenant ses fonctions : "Saint-Pierre n'avait pas de compte bancaire".
L'Institut pour les œuvres de religion, l'IOR - c'est le nom de la banque du Vatican - gère quelque 6 milliards d'euros d'actifs et une quinzaine de milliers de comptes bancaires, appartenant aux résidents du Vatican pour l'essentiel, car nombre de comptes suspects, appartenant à des mafieux présumés ou à des blanchisseurs d'argent, ont été fermés.
C'est un Français, Jean-Baptiste de Franssu, qui dirige l'IOR et a été chargé de nettoyer les écuries d'Augias, il a été notamment gestionnaire de fonds d'investissement aux États-Unis. Et parallèlement, le Vatican s'est mis en conformité avec la législation fiscale internationale, pour rompre avec ses pratiques de paradis fiscal qui le rapprochait des Bahamas ou des Iles Vierge.
Un personnage obscur avait pris le contrôle de l'organisme sous le règle de Paul VI, Mgr Marcinkus, un évêque de Chicago. Un cardinal à la mode de Fellini, à la stature athlétique, qui avait été garde du corps, qui préférait la compagnie des jeunes femmes à la lecture du missel, et qui s'était lié avec un des parrains de la mafia. Il finira lui-même empoisonné par un café au cyanure en prison.
L'IOR avait en fait été créé pendant la guerre, en 1942, parce que le Pape d'alors craignait les confiscations en cas de victoire des alliés, et peu à peu, la banque a été gangrenée par les mauvais pratiques et les mauvaises fréquentations. Le désastre a culminé en dans les années 1980, lorsqu'on retrouve, sous le pont de Blackfriars, à Londres, un banquier italien assassiné, un certain monsieur Roberto Calvi, qu'on appelait le banquier de Dieu, à qui on a visiblement reproché de ne pas avoir fait ce qui lui était demandé.
L'IOR servait probablement de lessiveuse pour l'argent du crime. Et il y a eu aussi des détournements d'argent. Il y a 18 mois, on a ainsi arrêté celui qu'on appelait "monseigneur 500", non pas parce qu'il roulait dans une voiture Fiat du même nom, mais parce qu'il avait toujours des billets de 500 euros plein les poches, monseigneur Scarano. Il avait détourné, en compagnie d'un agent de change véreux, 20 millions d'euros. C'était le comptable en chef du Vatican, et il rendait services à des amis de Naples dont les activités n'étaient pas vraiment des oeuvres de charité. D'autres responsables ont été contraints à la démission. Quant à Monseigneur Marcinkus, il est mort tranquillement à Sun City, dans l'Arizona, il y a dix ans, protégé de l'extradition que demandait la justice italienne.
La banque du Vatican est donc redevenue une banque normale aujourd'hui, si ce n'est que ses distributeurs de billets affichent les instructions en latin. Pour le reste, elle est en voie de normalisation. Et le Pape François veut même aller plus loin dans la réforme. Depuis février dernier, les responsables du Vatican suivent désormais des cours de gestion et de finance, à l'université pontificale de Latran. Et ils partiront bientôt en stage sur un campus américain.
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