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La France atteint un nouveau record en matière de chômage
REPLAY / ÉDITO - Avec 3,46 millions de demandeurs d'emploi déclarés à la fin du mois d'octobre en France, le chômage est en hausse de 0,8% par rapport au mois précédent.
François Lenglet
Crédit : Damien Rigondeaud
Le gouvernement reste en "échec" face au chômage : fin octobre, 3,46 millions de demandeurs d'emploi sans activité pointaient à Pôle Emploi en métropole, nouveau record après trois ans et demi de hausse quasi continue. C'est une augmentation de plus de 28.000, soit 1.000 par jour. C'est l'équivalent d'une ville comme Périgueux, Soissons ou Palaiseau.
540.000 chômeurs de plus en deux ans et demi
Si on prend la mesure large du chômage, incluant les chômeurs qui sont en activité réduite et ceux qui sont dispensés de recherche d'emplois, nous sommes à plus de 5,5 millions pour la métropole et les DOM-TOM. Ce qui l'explique, c'est le notamment redémarrage vigoureux des licenciements économiques, alors que les sorties de chômage se sont raréfiées, faute de création d'emplois.
Comme toujours, les plus touchés par cette hausse sont les seniors (plus de 50 ans), dont le nombre a progressé de plus de 11% sur un an. Les jeunes s'en sortent un peu moins mal que les autres, grâce aux mesures gouvernementales, et notamment les emplois aidés. Pour autant, la courbe n'est inversée sur aucune catégorie d'âge.
À noter aussi l'explosion du chômage de très longue durée : + 18% pour les chômeurs de plus de trois ans, qui n'ont que très peu de chances de retrouver un emploi.
On est à mi-mandat. François Hollande en a fait beaucoup sur le chômage. Beaucoup dans les paroles et les promesses non tenues. Depuis son élection, il y a deux ans et demie, on compte près de 540.000 chômeurs supplémentaires. C'est un chiffre désastreux, qui est sans appel.
François Hollande a sous-estimé la gravité des problèmes français lorsqu'il est arrivé au pouvoir
François Lenglet
Le chef de l'État est-il responsable ? Oui. D'abord, il a sous-estimé la gravité des problèmes français lorsqu'il est arrivé. Il est aussi responsable d'avoir assommé la France d'impôts, pour un résultat qui, de surcroît, n'est pas là puisque le déficit continue à augmenter. Il y a donc une grave erreur de diagnostic et, du coup, une erreur sur l'outil utilisé pour rétablir le pays.
Le gouvernement nous dit avoir donné 40 milliards d'euros d'aides aux entreprises. Ce n'est pas vrai. Comme souvent, ce sont des paroles. Il projette de donner, d'ici à 2017, 40 milliards aux entreprises. Aujourd'hui, ce sont moins de dix qui ont été donnés, après une avoinée fiscale continue. Le solde est donc largement négatif.
Comme tous les ministres répètent ce chiffre de 40 milliards, la gauche croit que c'est fait, et critique le gouvernement pour les cadeaux aux entreprises. Les entreprises, elles, braillent parce qu'elles n'en voient pas la couleur. Le gouvernement a donc trouvé le moyen de se faire critiquer de tout bord sans avoir fait grand-chose.
Malgré l'embellie
Ce qui est étonnant, c'est que ce mauvais chiffre du chômage intervient alors qu'il y a une petite éclaircie : des taux d'intérêts bas (on est passé en dessous de 1%), un baril de pétrole qui a littéralement plongé et un euro plus faible.
Il y a deux explications possibles. Soit la France est complètement encalminée et ne parvient pas à profiter de la petite amélioration qu'on observe ailleurs en Europe.
Soit c'est un simple décalage temporel, et le chômage d'octobre nous renvoie l'image d'une conjoncture déjà révolue, celle de l'été, lorsque les décisions de ces licenciements ont été prises. Dans ce cas-là, nous aurions peut-être des nouvelles plus positives devant nous.
