La réunion des pays producteurs de pétrole, jeudi 27 novembre en Autriche, s’est conclue par un statu quo. L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) ne va pas augmenter sa production.
En ne fermant pas les robinets de leurs puits de pétrole, les producteurs nous envoient un message très clair et très positif : le brut va rester, durant plusieurs mois encore, à un prix très proche de son niveau actuel de 70/80 dollars le baril. C’est l’assurance que la baisse de 30% que l’on vient d’enregistrer en moins de six mois, peut servir de base de travail à nos entreprises.
Elles vont bénéficier de l’équivalent d’une dévaluation compétitive de 10% de l’euro. Le déficit du poste importation d’énergie devrait s’alléger de 5 milliards. Quant aux consommateurs, leur pouvoir d'achat en carburant n'a jamais été aussi haut depuis quatre ans.
L’Opep subit la mollesse de l’économie mondiale, du ralentissement des besoins chinois et de la nouvelle autonomie énergétique de l’Amérique. Il y a aussi des analyses plus perverses. Les producteurs du Golfe, dont les coffres sont bourrés d’or et de dollars, profiteraient d'une longue période de baisse pour mettre à genoux l’Iran et la Russie, les alliés de leur pire ennemi la Syrie de Bachar el-Assad.
Nos entreprises vont bénéficier de l’équivalent d’une dévaluation compétitive de 10% de l’euro
Christian Menanteau
Il y a aussi celle selon laquelle les producteurs, Russie en tête, seraient prêts à serrer les dents pour freiner l’essor du pétrole de schiste américain et canadien.
Cette production ne se justifie économiquement que si les prix du pétrole traditionnel sont dans la fourchette haute. Une bonne pression à la baisse compliquerait les ambitions américaines en la matière.
La France profite de cette baisse. Les consommateurs le constatent à la pompe à essence. Ceux qui se chauffent au fuel enregistrent un gain annuel moyen de 350 euros. Ceux qui utilisent le gaz voient leur facture reculer de 2 à 3%. Nos industriels sont à la fête (Air France, et de façon plus globale le transport). Ils vont récupérer plus de 1% de marge bénéficiaire.
La chimie qui importe pour 7 milliards de produits pétroliers, la sidérurgie mais aussi les agriculteurs ou les pêcheurs, se frottent les mains.
Mais cette chute ne fait pas que des heureux. Financièrement, les énergies alternatives deviennent hors-jeu. Les industries qui travaillent dans le secteur para-pétrolier, l’éolien ou le solaire, sont sur la sellette. Mais globalement, c’est la bonne nouvelle de cette fin d’année.
Le taux d’emprunt de la France sur les marchés financiers est passé sous la barre de 1% d’intérêt. C’est une première dans toute notre histoire financière. La dette est gratuite. Attention au danger de l'open bar !
14/20 à Patrick de Castelbejac, PDG du constructeur d’avion européen ATR. Cet avionneur franco-italien qui vient de signer une commande de 2 milliards en Asie à plus de 300 appareils en commande, soit près de quatre ans de travail garanti.
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