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L'Italie commence sa réforme du marché du travail

REPLAY / ÉDITO - Le Parlement italien vient de voter une nouvelle loi pour l'emploi. Certaines dispositions de ce texte vont permettre une flexibilité du marché du travail.

François Lenglet
Crédit : Damien Rigondeaud
L'Italie commence sa réforme du marché du travail
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François Lenglet
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Après l'Espagne, l'Italie a fait voter mercredi 26 novembre par son parlement une réforme du licenciement. Les pays d'Europe du Sud semblent adopter la fameuse flexibilité du marché du travail. C'est ce que Matteo Renzi, le jeune président du Conseil, appelle le "job act" (la loi pour l'emploi). Elle vient de franchir une étape importante en étant adoptée par les députés.

Un déclic pour l'Italie ?

Cette loi abolit une disposition controversée de l'autre côté des Alpes : le fameux article 18 qui autorisait la justice à faire réintégrer un salarié licencié dans son ancienne entreprise en cas de conflit. Cette disposition est la bête noire des chefs d'entreprise italiens. Elle génère des procès interminables. Pour Renzi, c'est l'une des causes du chômage élevé en Italie (12% de la population active, contre 10% en France).
 
Cela peut faire baisser le chômage en Italie ? Il faut d'abord que la loi soit votée aussi par le sénat, puis traduite en décret. Le chef du gouvernement voudrait qu'elle soit applicable dès le 1er janvier 2015. Mais elle n'aura pas d'effet mécanique. Elle peut néanmoins avoir un effet psychologique. L'Italie, homme malade de l'Europe et pays de l'instabilité politique, serait enfin parvenue à faire bouger les choses. Ca peut être un déclic.

Cela ne suffira toutefois pas à rétablir complètement le pays après une crise économique bien plus grave que celle des années 30. Là-bas, le PIB a chuté de 10% par rapport à 2008. 

Macron sur la même la voie

La France se met aussi à la flexibilité. Un rapport sur le sujet est remis ce jour au ministre de l'Économie, Emmanuel Macron. Les propositions s'appuient sur le travail de deux économistes, le Français Jean Pisani-Ferry et l'Allemand Henrik Enderlein. Ces derniers préconisent notamment l'assouplissement des 35 heures chez nous.

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Parallèlement, il y a cette fameuse loi Macron qui est en chantier. Elle prévoit une autre flexibilité : l'extension du travail du dimanche. Toujours à l'initiative du locataire de Bercy, il y a une réforme des prud'hommes sur le feu.

Le problème français ce n'est pas de perdre son emploi, c'est de ne pas en retrouver.

François Lenglet

Sur tous ces sujets, exactement comme en Italie, la gauche de la gauche est vent debout, y compris d'ailleurs au sein du Parti socialiste. Elle va férailler au Parlement. Mais Emmanuel Macron y tient. Il voit la condition de la reprise des embauches chez nous. 

On a du mal à comprendre que licencier plus facilement permettrait de créer des emplois. Ça heurte le sens commun. Entendre le patronat ne parler que d'accroître la liberté pour licencier, c'est choquant. C'est même irritant. Pourtant, il y a derrière cela une voie psychologique fondamentale. Quand vous prenez un engagement quasiment irrévocable, que vous aurez beaucoup de mal à rompre, vous êtes beaucoup plus hésitant.

C'est la même chose pour l'embauche. Si le petit patron sait qu'il ne pourra pas licencier, même s'il en a besoin parce que la conjoncture change, il hésite bien davantage à embaucher. Il préfère parfois perdre des commandes.

Deux catégories de salariés français

La flexibilité, les entreprises l'ont déjà en partie : 95% des embauches se font en CDD ou en intérim en ce moment. C'est ce que disent les syndicats. C'est incontestable. Mais cette flexibilité se fait exclusivement sur le dos des nouveaux entrants sur le marché du travail (les jeunes) et des chômeurs.

Il y a deux catégories de salariés en France : ceux qui sont en place depuis longtemps, qui sont bien protégés ; et les autres, qui subissent une très forte précarité.
 
Qu'est-ce qu'on peut donner aux salariés en contrepartie du risque supplémentaire qu'ils subiraient ? Tout cela se négocie. Cela peut être des formations de qualité, un Pôle emploi qui fonctionne vraiment (rêvons un peu !), des filières d'intégration des jeunes, et surtout des emplois. Le problème français ce n'est pas de perdre son emploi, c'est de ne pas en retrouver.

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